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mercredi 20 janvier 2010

Le groupe d'experts sur le climat mis à rude épreuve .


              Les erreurs constatées sur le rapport du Giec concernent les glaciers de l'Himalaya.

Plusieurs erreurs sont pointées dans l'un des chapitres du quatrième rapport publié en 2007.

Les membres du Giec (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) sont en train de faire l'amère découverte qu'ils n'ont pas que des amis. D'après le Sunday Times, ce sont cette fois des données sur l'Himalaya publiées dans le deuxième chapitre de leur rapport de 2007 qui sont mises en cause. À juste titre, semble-t-il. Le document explique, non seulement que les glaciers de l'Himalaya pourraient disparaître d'ici à 2035, mais il ajoute que l'ensemble des glaciers de montagne dans le monde pourraient voir leur superficie divisée par cinq, passant de 500 000 kilomètres carrés aujourd'hui à 100 000 km², toujours en 2035. L'erreur serait double.
Dans un cas, l'année citée n'est pas fondée. «Fin 2006, j'ai pris connaissance de cette erreur mais avant la publication du rapport du Giec, donc on avait encore une possibilité de faire des modifications», explique le glaciologue autrichien Georg Kaser, chercheur à l'institut de glaciologie d'Innsbruck qui avait relu le document. Je l'ai fait remarquer. Pour une raison que j'ignore, ils (les auteurs, NDLR) n'ont pas réagi», ajoute-t-il, en regrettant «un certain amateurisme».

Grand déballage sur Internet:
Dans l'autre, «c'est un rapport de l'Unesco publié en 1996 qui évoque une diminution des glaciers de montagnes de 500 000 à 100 000 kilomètres à l'horizon 2350  !», précise un chercheur évoquant une erreur de typographie.
Ces erreurs tombent mal pour le Giec qui a subi en décembre dernier une attaque frontale des climatosceptiques. Ceux-ci n'ont pas hésité à voler plusieurs milliers de mails de scientifiques collaborant avec l'université britannique d'East Anglia pour tenter de démontrer que les chercheurs manipulaient les données afin de mieux étayer la thèse du réchauffement climatique et de la responsabilité humaine.
La pêche a été particulièrement maigre mais n'a pas empêché d'instiller le doute quant au sérieux de certains scientifiques, donnant notamment lieu à un grand déballage sur Internet. L'université avait alors annoncé qu'elle ouvrait une enquête et le directeur du centre de recherche avait temporairement quitté ses fonctions. Il pourrait en aller de même cette fois-ci.
Le président du Giec, Rajendra Pachauri, était monté au créneau lors du sommet de Copenhague pour défendre la qualité du travail effectuée par des milliers de chercheurs. «Nous sommes conscients de la responsabilité qui nous incombe», avait-il déclaré. Mardi, alors qu'il se trouvait à Abu Dhabi au sommet sur les énergies du futur, il a dû une nouvelle fois intervenir . «Avant la fin de la semaine, nous allons certainement arrêter une position et l'annoncer. Nous vérifions l'origine de cette information, sa véracité et ce que le Giec doit dire à ce propos», a-t-il expliqué alors que, peu de temps auparavant, le ministre de l'Environnement indien s'était ému de ces données sur l'Himalaya.
Le quatrième rapport du Giec, qui a valu à M. Pachauri de recevoir le prix Nobel de la paix, est, comme les précédents, divisé en quatre grands chapitres. Le premier ne comporte que des données scientifiques, le deuxième s'intéresse aux impacts sur la nature, le troisième aux impacts économiques ; le dernier étant un «résumé à l'intention des décideurs».
Même s'il y a une erreur, «cela n'enlève rien aux preuves scientifiques sur ce qui affecte le climat sur cette terre», martèle Rajendra Pachauri. Les scientifiques de leur côté insistent sur le premier chapitre. «C'est de la science pure, sans aucune implication politique qui s'appuie sur 150 à 200 ans d'expérience», insiste Georg Kaser. Il y a en tout cas fort à parier que le Giec va devoir revoir un certain nombre de procédures de validation pour l'élaboration de son prochain rapport, attendu en 2013 et 2014. Au risque, sinon, de voir sa crédibilité entamée.

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