Le Consumer Electronic Show, le plus grand salon d'électronique grand public, ferme ses portes ce lundi matin après avoir fait le plein de visiteurs.
La foule des grands jours est revenue au Consumer Electronic Show (CES), à Las Vegas, qui a fermé ses portes ce lundi matin. Le plus grand salon d'électronique grand public au monde a accueilli de spectaculaires innovations : des téléviseurs adaptés aux images en relief, des écrans toujours plus minces (quelques millimètres d'épaisseur), gigantesques (3,86 mètres de diagonale) ou flexibles. L'innovation est l'un des moyens de conjurer la crise. La seconde méthode des industriels est de nouer des coopérations étroites pour conquérir de nouveaux marchés et copier les gagnants.
Apple est l'entreprise la plus copiée depuis ses percées réussies dans la musique (iPod), les téléphones mobiles (iPhone), la vente d'applications (AppStore) et de contenus (iTunes) qui enrichissent ses produits. Les fabricants de PC veulent suivre sa trace : Acer, Dell et Lenovo se sont lancés dans les smartphones. De son côté, Steve Ballmer, le patron de Microsoft, a présenté trois tablettes Internet, des PC sans clavier, conçues avec Archos, HP et Pegatron, en attendant celle qu'Apple devrait bientôt lancer. HP a également décidé d'utiliser en priorité le moteur de recherche sur Internet de Microsoft, Bing, pour ses PC portables. Le champion des logiciels pourrait ainsi rattraper un peu son retard sur l'incontournable Google.
Concurrencer l'AppStore:
Nokia, le numéro un mondial des téléphones mobiles, attaque le marché des PC et celui des services. Car l'AppStore fait des envieux : le magasin d'applications pour l'iPhone a généré le téléchargement de 3 milliards de petits logiciels en dix-huit mois et créé un modèle économique innovant et très florissant. En riposte, Samsung, le numéro un mondial de l'électronique, a présenté Samsung Apps, le même magasin d'applications pour différentes familles de produits : téléphone mobile, téléviseur et lecteur de DVD Blu-ray. Le but est aussi de fidéliser ses clients. Le groupe sud-coréen en a besoin pour réaliser ses prévisions astronomiques. «Après avoir réalisé 110 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009, l'objectif du groupe est d'atteindre 400 milliards en 2020», a indiqué David Steele, le patron du marketing de Samsung aux États-Unis.
Les services sont donc l'un des nouveaux axes du groupe sud-coréen, qui a tissé des partenariats avec des fournisseurs de contenus tels l'agence de presse Associated Press, le site de vidéo à la demande Netflix, la radio sur Internet Pandora, les sites Twitter et YouTube. «En France, cinquante applications gratuites et payantes seront lancées, en avril, sur notre prochaine gamme de téléviseurs. Nous avons également noué des partenariats locaux pour la télévision de rattrapage, en exclusivité jusqu'en octobre, avec TF1», précise Stéphane Cotte, directeur des téléviseurs de Samsung dans l'Hexagone. Pour la télévision connectée, en France, Sony est partenaire de M6. Philips s'est rapproché, sans exclusive, d'Arte. LG a noué un accord très fort avec Orange qui fournira, à terme, des vidéos à la demande.
Dans le même esprit, Skype - le service de communications sur Internet -, conçu d'abord pour PC, puis adapté pour téléphone mobile, débarque dans des téléviseurs. Des accords ont été passés entre l'ancienne filiale d'eBay avec LG et Panasonic, qui vendront un équipement pour les vidéoconférences. La télévision serait adaptée puisque «30 % du nombre de communications que nous acheminons sont des vidéos», a précisé Josh Silverman, le patron de Skype.
Cet objectif est partagé par John Chambers, le PDG de Cisco. Pour le dirigeant du numéro un mondial des équipements pour l'Internet, «la vidéo est devenue l'application tueuse des réseaux : 90% du volume du trafic Internet du grand public est constitué par des vidéos».
Il veut donc multiplier les partenariats pour utiliser la télévision pour de nouveaux services de communications en médecine, enseignement et finance. Surtout, Cisco a été retenu par la chaîne américaine NBC pour diffuser «des millions de vidéos des Jeux olympiques de Vancouver vers les trois écrans : la télévision, les téléphones mobiles et les PC». La convergence tant annoncée est enfin en marche.
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