Barack Obama et son équipe économique lors de la présentation de son plan, ce jeudi.
Le président américain a annoncé deux mesures choc contre les banques américaines : interdire les activités spéculative de marché «pour leur seul profit» et limiter leur taille.
«Les Américains ne doivent plus jamais être pris en otage par des banques trop grosses pour faire faillite». Barack Obama a utilisé des formules fortes en présentant deux nouvelles mesures choc pour encadrer davantage le système bancaire.
Suite à ces annonces, la Bourse de New York chutait de 2%, le Dow Jones perdant 2% et le Nasdaq 1,32%. Les valeurs bancaires ont aussi dévissé: JP Morgan chute de 5,3%, Bank of America de 5,85%, Goldman Sachs de 4,3%.
Le président américain veut interdire désormais aux grandes banques de mener des activités de marché spéculatives «pour leur seul profit», c'est-à-dire qui ne répondent pas aux intérêts de leurs clients. «Il ne faut plus que les banques s'éloignent trop des services qu'elles doivent à leurs clients», a-t-il déclaré, brocardant les établissements qui «utilisaient de l'argent bon marché dans des activités de marché énormément risquées». Il ne faut plus que les banques hébergent en leur sein des activités de hedge funds qui détiennent des «énormes montants» de dette à risque, a-t-il ajouté en substance.
«Règle Volcker»:
Obama veut aussi limiter la taille des établissements financiers. «Je veux prévenir toute consolidation future du secteur», a-t-il déclaré lors de son allocution. «Il y a déjà trop de risques concentrés dans de trop grandes banques», a-t-il justifié en présentant cette mesure baptisée «règle Volcker», du nom de son économiste en chef. «Le peuple américain n'est pas mieux servi par de plus grosses banques.»
«Bien que le système financier soit bien plus sain aujourd'hui qu'il n'était il y a un an, il fonctionne exactement selon les mêmes règles qui l'ont mené au bord de l'effondrement», s'est justifié le président, attaquant de nouveau les versements de bonus à Wall Street.
«Nous devons maintenant réaliser ce plan», a déclaré le président américain à l'intention du Sénat, où il a dorénavant perdu la majorité suite à la victoire d'un républicain aux sénatoriales du Massachusetts mercredi.
Peu après l'allocution du président américain, les régulateurs bancaires ont annoncé que les banques ne pourraient plus évacuer des risques hors de leur bilan à partir du 15 novembre. Ce qui les forcera à renforcer leur solidité financière.
L'obstacle du Congrès:
Selon un analyste parisien, ces annonces interviennent alors que les Républicains et les grands de la finance ont «prouvé qu'ils s'unissaient contre Barack Obama», avec l'élection de Scott Brown aux sénatoriales du Massachussets mardi soir, qui a fait perdre aux démocrates leur majorité.
«Ces mesures doivent encore passer par le Congrès pour être entérinées. Or, cela semble compliqué, compte tenu de la nouvelle configuration politique. Au final, parmi les réformes proposées par Obama, la plupart n'aboutira pas, y compris celle de la Santé», juge-t-il.
L'analyste a poursuivi en indiquant que Timothy Geithner, le Secrétaire d'Etat au Trésor et ancien président de la Fed de New York, «aura bien du mal avec ses nouvelles missions, puisque c'est lui-même qui a permis à Goldman Sachs de devenir un géant de la finance au détriment notamment de Lehman Brothers, Bernstein, Bank of America-Merrill Lynch. Cette banque contrôle en plus la dimension politique, avec de nombreux hauts dirigeants dans différents échelons du gouvernement…»
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