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jeudi 18 mars 2010

easyJet s'estime pénalisé par Aéroports de Paris.

Mots clés : low-costs, aéroports, taxes, FRANCE, Air France, easyJet, RYANAIR HOLDINGS ADR.
Pour François Bacchetta, directeur général d'easyJet en France, la nouvelle politique tarifaire d'Aéroports de Paris «pénalise les low-costs».

Selon la compagnie britannique, le système des taxes aéroportuaires préserverait Air France.


C'est une tradition. Les compagnies low-costs stigmatisent les avantages des anciennes compagnies nationales qui se plaignent elles-mêmes du différentiel de charges sociales avec les low-costs.
L'Association européenne des compagnies à bas coûts a demandé ce mercredi à Bruxelles de lancer une enquête sur les aides d'État octroyées aux compagnies suédoise SAS, hongroise Malev, espagnole Spanair et tchèque CSA. En France, c'est easyJet qui s'est plié ce mercredi à l'exercice en déclarant que le nouveau contrat de régulation économique que prépare Aéroports de Paris (ADP) perpétue une tradition de soutien à Air France.
ADP, qui a gelé les redevances de 2010, propose une hausse moyenne de 1,38% par an de 2011 à 2015. Mais le gel des redevances aéroportuaires en 2010, du fait de la crise, dissimulerait une baisse des taxes d'atterrissage et de stationnement d'une part, compensée par une hausse des redevances passagers d'autre part. «Cette politique tarifaire pénalise les low-costs qui ont d'importants taux de remplissage et favorise Air France qui va chercher ses clients dans des avions aux trois quarts vides pour les amener sur son hub», explique François Bacchetta, directeur général d'easyJet en France. Selon lui, la compagnie britannique paye des redevances plus importantes pour un Paris-Toulouse plein à 85% qu'Air France avec un appareil plein à 70%.

Concurrence frontale avec Air France:
Interrogé sur le sujet, ADP rappelle avoir consacré la moitié de ses 3 milliards d'euros d'investissement de 2006 à 2010 dans l'aménagement de ses aérogares. «Il est normal que la redevance passager suive cette évolution», explique un porte-parole du groupe.
La compagnie britannique pointe également un risque d'appauvrissement du réseau français. Le maintien de ce système de redevances pourrait, dit-elle, la contraindre à abandonner des  lignes secondaires, économiquement plus risquées et à se concentrer sur les lignes les plus rentables en concurrence frontale avec Air France.
Cette stratégie de concurrence directe à Air France fait la spécificité d'easyJet, à la différence de Ryanair qui se concentre sur les aéroports régionaux et les lignes non desservies par Air France. easyJet a ouvert une quinzaine de routes en France depuis le début d'année et annonce toujours qu'elle sera bénéficiaire à la fin de l'exercice.

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