La filiale de la SNCF, qui a publié ses résultats, étudie la possibilité de concurrencer la Deutsche Bahn sur ses grandes lignes et non plus seulement sur son réseau régional.
Personne n'est dupe. Depuis plusieurs mois, Guillaume Pepy, le patron de la SNCF et Rüdiger Grube, le président de la Deutsche Bahn, annoncent qu'ils ont choisi de coopérer plutôt que de se concurrencer frontalement. Pourtant, Eurotunnel admet être toujours en relation avec le groupe allemand qui réfléchit à faire passer ses trains sous la Manche et à concurrencer Eurostar, tandis que la SNCF compte sur Keolis, sa filiale de transports publics, pour attaquer le marché des grandes lignes en Allemagne.
En marge de la présentation des résultats de Keolis, son président Michel Bleitrach, a confirmé mardi que son groupe avait réservé des sillons en Allemagne et avait jusqu'au 8 avril pour prendre une décision. Les créneaux de réservation des trains, commandés auprès de DB Netz, le RFF allemand, permettront au groupe français de faire rouler des trains à 200 km/h pendant quatre ans sur des axes nationaux. Une révolution pour l'entreprise qui n'exploite aujourd'hui que des trains régionaux outre-Rhin, autour de Bielefeld, Frieberg, d'Hellweg et de Maas Rhein Lippe.
Sortir de son isolement:
Après l'Allemagne, la France. Lorsque le transport régional sera ouvert à la concurrence dans l'Hexagone, Keolis devrait également se lancer dans la compétition face à Veolia et Transdev mais aussi face à sa maison-mère, la SNCF. «Nous attendons l'ouverture du marché français à la concurrence, explique Michel Bleitrach. Nous attendons de voir dans quelles conditions elle se fera. Le problème du transfert social et du transfert des dépôts n'a pas encore été réglé ».
L'autre gros chantier de Keolis en 2010 sera de sortir de son isolement et de trouver un pendant au nouvel ensemble Veolia - Transdev. L'entreprise a annoncé il y a deux semaines que des négociations avaient échoué avec l'anglais Arriva. «Rapprocher Arriva et Keolis avait du sens, explique Michel Bleitrach. On se connaît bien et les positions des deux entreprises sont complémentaires sauf en Scandinavie ». Les discussions ont finalement achopé sur la volonté des trois actionnaires de Keolis, SNCF, Axa et Caisse de dépôt et placement du Québec de rester majoritaires au capitale du groupe.
Côté résultats, Keolis a réalisé en 2009 un résultat net en baisse de 64,3 %, à 19,9 millions d'euros, pénalisé par les effets de la crise sur certains de ses contrats et des effets de change défavorables. De son côté, le chiffre d'affaires a progressé de 4,9 %, à 3,424 milliards d'euros.
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