Les pays doivent retirer, en priorité, les mesures exceptionnelles de soutien à l'industrie.
Quand et comment sortir des plans de relance sans compromettre la fragile reprise économique ? Si l'Administration Obama juge que le moment n'est pas venu de réduire les dépenses publiques, les Européens sont acculés par les marchés à se serrer la ceinture. Un calendrier de sortie de crise est à l'ordre du jour du prochain Ecofin. L'OCDE ne peut que s'en féliciter.
Dans un rapport présenté mercredi, l'Organisation pour la coopération et le développement économique préconise des sorties de crise «progressives» et «coordonnées» qui privilégient la réduction des déficits, sans négliger les réformes structurelles, indispensables à la croissance future. «La récession mondiale a laissé de profondes cicatrices», a déclaré le secrétaire général Angel Gurria. L'OCDE chiffre à 3 % de PIB l'effet de la crise sur le potentiel de croissance à long terme. «La seule façon de commencer à panser les plaies consiste à prendre maintenant des mesures qui permettront à nos économies de retrouver leur potentiel de croissance perdu», ajoute Angel Gurria.
Pour les pays riches, la priorité sera de résorber les déficits tout en luttant contre le chômage. L'équation implique des réformes mettant l'accent sur le taux d'emploi plutôt que la productivité. Chaque état doit commencer par arrêter, graduellement, en fonction des marges budgétaires et de la reprise, les soutiens publics exceptionnels, notamment les aides sectorielles comme la prime à la casse ou le financement des grands travaux d'infrastructure.
Taxe carbone et TVA :
Pour réduire les déficits, il faut agir sur les dépenses et les impôts. «Nous recommandons des actions ciblées», a précisé le chef économiste Pier Carlo Padoan. Attention à ne pas toucher les dépenses les plus productives, dans l'éducation et la santé ou la recherche et le développement.
Sur le volet fiscal, l'OCDE recommande des impôts qui ne compromettent pas la croissance à long terme, par exemple, comme la taxe carbone qui «encouragent le développement d'une économie plus durable et contribuent au bien-être des citoyens».
Autre conseil : il vaut mieux taxer la consommation plutôt que les revenus du travail ou les profits des entreprises. Et agir vite. «Si on veut un assainissement budgétaire pour 2011, les mesures politiques doivent être prises maintenant», estime le chef économiste de l'OCDE Pier Carlo Padoan. Les pays plus endettés, comme la Grèce, sont priés de prendre au plus vite des mesures radicales, pour pouvoir emprunter à meilleur coût. L'OCDE a ainsi salué hier le plan d'austérité du Portugal, qui cumule hausses d'impôts et gels de salaires pour les fonctionnaires.
Sur le plan monétaire, l'OCDE préconise un retrait des mesures «non conventionnelles» d'aide au crédit, mais sans hausse des taux d'intérêt à court terme, car il n'y a «aucune pression inflationniste» dans les pays les plus industrialisés.
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