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L'Opep ne modifie pas ses quotas de production. A 80 dollars le baril, le marché du pétrole semble à l'équilibre. Mais la reprise économique devrait influer la demande d'or noir à la hausse.
Pourquoi changer quoi que ce soit quand tout va bien ? A 80 dollars le baril de Pétrole, «la demande est bonne, l'offre fiable, le prix parfait», a assuré le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi, également chef de file de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), un cartel qui pompe environ 40% du pétrole mondial.
Dans un marché jugé à l'équilibre, les membres du cartel ont en effet eu tout intérêt à «laisser les choses telles qu'elles sont», à savoir un niveau de quotas de production de brut de 24,84 millions de barils par jour (mbj). Un chiffre qui n'a pas bougé, pour la cinquième fois de suite, depuis le 1er janvier 2009.
A l'époque, la situation de l'or noir était bien différente. Durant l'hiver 2008-2009, le baril (environ 159 litres de brut) a dégrindolé à près de 30 dollars, après s'être envolé à plus de 140 dollars. Depuis début 2009, le brut a repris des couleurs, pour se stabiliser entre 70 et 80 dollars - avec de légers débordements - depuis juin 2009.
Respect des quotas:
Plusieurs ministres ont cependant réclamé à leur arrivée à Vienne un meilleur respect des quotas de production. Un appel à la discipline pourrait ainsi figurer dans le communiqué final de la réunion (plus tard dans l'après-midi), comme l'a indiqué le chef de la délégation libyenne, Choukri Ghanem.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, le cartel produit 7,5% de plus que son objectif officiel. En février, la production des onze pays membres soumis aux quotas, excluant l'Irak, a atteint soit 26,7 millions de barils par jour.
Les prix soutenus:
Juste après l'annonce de la décision, les prix du pétrole sont montés à l'ouverture des échanges à New York, le baril gagnant 87 cents à 82,57 dollars.
Pour John Kilduff, de Round Earth Capital, l'attitude de l'Organisation «soutient les prix». «Avec un baril de brut à plus de 80 dollars, l'Opep devrait parler d'une hausse de production. En évitant de le faire, elle pousse le marché vers le haut», a-t-il expliqué.
Selon l'analyste, les cours étaient surtout soutenus par le repli du dollar, «qui renforce l'attrait des actifs tangibles, comme le brut ou plus généralement les matières premières».
La demande va croître:
Le représentant de l'Arabie saoudite, pays qui respecte à la lettre son quota de 8 mbj, a toutefois semblé considérer que la question de la discipline était sans importance.
«S'il n'y avait pas de demande (pour ce pétrole), il n'y aurait pas de dépassements» de quotas, a-t-il estimé. IL a en outre indiqué qu'il s'attendait à ce que la demande continue de progresser, «surtout en provenance d'Asie», et particulièrement de Chine. La demande mondiale de pétrole devrait augmenter d'environ un million de barils par jour au second semestre, d'après lui.
«L'Opep ne risquerait pas grand chose» à aligner ses quotas sur ses niveaux réels de production, et «elle pourrait même profiter d'une publicité positive si elle prenait une mesure encourageant la reprise économique», mais «il s'agit d'une organisation conservatrice et prudente», qui préfère agir en coulisses, concluent les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les membres de l'Opep rappellent la faiblesse persistante de la consommation pétrolière, soulignant que le marché était engorgé par un excès de production, avec des stocks toujours trop élevés. Avec la reprise économique, la demande devrait en effet progresser et éponger l'excédent.
Changement de cap en septembre ?
«Je m'attends à ce que les cours se maintiennent assez bien jusqu'à la fin de l'année malgré le surplus de production», notamment grâce à «la reprise, à l'affaiblissement du dollar américain» et aux incertitudes géopolitiques, explique le ministre algérien du Pétrole et des Mines, Chakib Khelil.
Alors que l'issue de la réunion de mercredi semble déjà réglée, les attentes se tournent déjà vers la prochaine échéance : la réunion a été fixée ce mercredi au 14 octobre 2010 également à Vienne. Chabib Khelil estime en effet à 50% la probabilité que l'Opep relève ses quotas dans six mois.
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