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mardi 6 avril 2010

Accalmie sur le front des impôts locaux.

Après avoir augmenté les impôts locaux de 6% en 2009, les élus semblent faire preuve de retenue cette année. À l'exception toutefois de certaines villes.
Comparée à une année 2009 particulièrement salée sur le front des impôts locaux, la légère hausse qui se dessine pour 2010 apparaît presque comme une accalmie… «Les élus ont jusqu'au 15 avril pour voter le budget 2010 mais beaucoup ont devancé l'échéance. Ma première impression est celle d'augmentations peu nombreuses et modérées», estime Philippe Laurent, président divers droite de la commission des finances à l'Association des maires de France. Lille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Nice, mais aussi Pau, Mulhouse, Toulon: beaucoup de municipalités ont choisi en 2010 de ne pas relever les taux de la taxe d'habitation et des taxes foncières. Et les hausses restent raisonnables à Albi (1,9%), Marseille (2,9%) ainsi qu'à Toulouse (4,2%), même si l'augmentation passe mal dans la Ville rose où l'opposition dénonce l'absence d'investissements justifiant un relèvement des taux. Exemplaire, la ville de Rodez va même baisser de 1% sa taxe d'habitation cette année, mais ce cas reste rarissime!
Du côté des départements, qui taxent aussi les ménages, le constat est identique. Le Gard ou le Rhône, par exemple, ont opté pour la stabilité. La hausse est de 1,8% dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin et de 2% dans les Côtes-d'Armor. Le conseil général de l'Aisne a, lui, choisi d'augmenter les taxes foncières mais de baisser la taxe d'habitation. Enfin, une seule région a relevé ses taux: l'Alsace. Il est vrai que les conseils régionaux étaient incités à la modération, en cette année d'élections!

Jouer la prudence et limiter les investissements:
Le cycle électoral explique aussi la relative sagesse des communes cette année. Les maires ont profité de leur première année pleine de mandat en 2009 pour faire passer la pilule fiscale, afin de ne plus avoir à prendre par la suite de décision impopulaire. Le gel des taux à Nice intervient ainsi après l'envolée de 14,8% en 2009! «Face à la crise, les conseils municipaux jouent la prudence et préfèrent limiter les investissements. À Sceaux, par exemple, je ne referai pas la voirie», ajoute Philippe Laurent.
Le comportement des départements est plus surprenant puisqu'ils sont très touchés par l'envolée des dépenses sociales. «Mais la hausse de la fiscalité ne nous rapporte pas assez. Les conseils généraux se résignent donc à couper dans les dépenses, dans les subventions aux associations par exemple», explique-t-on à l'Assemblée des départements de France (ADF). Ou alors ils choisissent d'entrer en dissidence, comme le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, qui a l'intention de faire voter jeudi un budget en déficit - ce qui est illégal - pour protester contre la baisse des prestations sociales versées à son département par l'État qu'il chiffre à 75 millions d'euros.
Reste que le tableau est loin d'être idyllique pour le contribuable. D'abord parce que même dans les endroits où les taux restent stables, leurs impôts augmenteront de 1,2%. En effet, les taxes foncière et d'habitation acquittées par les ménages sont un multiple d'un taux d'imposition (voté par les élus) par une base constituée de la valeur locative du logement. Or cette base est revalorisée cette année de 1,2% au niveau national. Ensuite, tous les élus n'ont pas renoncé au matraquage fiscal. À Paris, les taux vont encore grimper de 8%. Même punition à Perpignan, où la fiscalité était sage depuis neuf ans. À cela s'ajoutent enfin quelques mauvaises surprises sur la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, qui bondit de 20% par exemple dans l'agglomération de Marseille.

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