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jeudi 8 avril 2010

Grèce : le marché teste la patience de l'Europe.

Les banques grecques sont au centre des attentions.


Les banques grecques sont au centre des attentions.Mots clés : Dette, Obligations, Marchés, ATHENES, Jean-Claude Trichet, Grèce.

Quelle limite devra être franchie avant que la Grèce appelle l'Europe à la rescousse? La question taraude les investisseurs, faisant grimper les taux d'intérêt sur la dette grecque à 7,49%, un record. La Bourse d'Athènes dévisse de 5%.

Les taux d'intérêts grecs ne cessent de grimper. Ils atteignent ce jeudi matin un record absolu, à 7,49% sur les obligations à 10 ans, plus éloignés que jamais du taux de référence, le Bund allemand. Les taux à 2 ans ont même dépassé les rendements longs, touchant les 7,80%, ce qui trahit les inquiétudes du marché sur le court terme. Les nouvelles en provenance d'Athènes ne contribuent pas à calmer les marchés, alors que le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) devait se réunir jeudi.
Le coût de l'assurance sur l'obligation grecque (CDS, «Credit Default Swaps») bondit également ce jeudi matin, atteignant lui aussi des niveaux record à plus de 470 points de base, le spécialiste de l'information crédit CMA News. «Le marché bouge très vite », commente Markit News sur Twitter.
La Grèce va malgré tout contineur à emprunter, a affirmé jeudi matin le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou devant le Parlement.

Contamination:
«Le problème grec commence à contaminer les autres marchés périphériques, comme l'Espagne et le Portugal où les taux s'écartent par rapport au Bund», remarque Patrick Jacq, stratégiste Taux chez BNP Paribas, qui souligne que les volumes échangés d'obligations grecques depuis jeudi matin sont très faibles. «Concernant la Grèce, les mouvements actuels n'ont pas encore de conséquence macroéconomique dramatique. Athènes a de quoi affronter la hausse des taux actuels, qui représentent, en cas d'émission obligataires, un surcoût somme toute modique par rapport aux 10 milliards d'euros à trouver dans les prochaines semaines.»
Après les rumeurs sur une opposition grecque aux conditions du Fonds monétaire international (FMI) en cas d'intervention, ce sont les banques grecques qui se retrouvent au centre des attentions. Le Financial Times rapporte en Une que ces dernières font face à des retraits d'un montant total de 10 milliards d'euros depuis le début de l'année. Il n'en faut pas plus à certains analystes pour craindre une fuite des capitaux.

Tester les limites:
Mais les mouvements brusques sur le marché de la dette grecque seraient également, voire surtout, dus à des investisseurs obligés de vendre les titres grecs de leur portefeuille à cause de la volatilité excessive. Les investisseurs veulent également tester le plan de sauvetage échafaudé par l'Union européenne, et savoir à partir de quelle niveau de taux il sera déclenché.
Ce n'est qu'une affaire de semaine, estime Laurent Bilke, économiste Europe chez Nomura. Selon lui, le niveau des taux et surtout la volatilité sur le marché rendent impossible toute émission obligataire à court terme. Rien ne devrait cependant survenir avant les élections régionales allemandes en Westphalie le 9 mai prochain, vu l'opposition de l'opinion publique à tout plan en faveur de la Grèce.
Dans ce contexte tendu, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, devrait être interrogé sur la crise grecque lors de la conférence de presse mensuelle ce jeudi. «Il devrait faire face à des questions sur des informations de presse selon lesquelles la BCE juge à la fois trop imprécis le plan d'aide européen et inopportune une intervention du FMI», indiquent les économistes de la Société Générale dans une note.

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