Infolinks

Google Recherche

mercredi 21 avril 2010

La fulgurante ascension de John Elkann, du clan Agnelli.

John Elkann, le mercredi 21 avril.


John Elkann, le mercredi 21 avril. Mots clés : John Elkann, Giovanni Avvocato Agnelli, FIAT.

John Elkann a 34 ans. En prenant la tête de Fiat, il a brûlé les étapes par rapport à son grand-père, Giovanni Agnelli.

Ses premières pensées comme nouveau président de Fiat ont été pour son grand-père, le mythique Avvocato Giovanni Agnelli : «J'aurais tant aimé qu'il puisse être parmi nous.» John Jacob Philip Elkann prend en main les destinées du groupe industriel à l'âge de trente-quatre ans. Giovanni Agnelli en avait quarante-cinq quand il le fit en 1966.
Il y a une analogie de destin dans la famille Agnelli. À une nuance près : le petit-fils brûle les étapes plus vite que son grand-père. Il ne lui a pas fallu plus de six ans pour prendre tous les pouvoirs au sein de la dynastie, alors que l'Avvocato avait fait antichambre pendant vingt ans sous la tutelle d'un manager de confiance, Vittorio Valletta.
Le voici désormais à la tête des trois niveaux de commande. Président de la commandite familiale «Giovanni Agnelli and Co», quand l'actuel titulaire Gianluigi Gabbetti, un intime de la famille, conclura son mandat en mai. Président depuis 2008 du holding Exor, la société de portefeuilles contrôlée par la famille. Et aujourd'hui président de sa principale participation industrielle, Fiat en l'occurrence.

Entre États-Unis et Europe:Ce parcours émérite, John Elkann l'a accompli avec une réserve et une discrétion authentiquement turinoises, et l'air désinvolte de celui qui «ne fait que passer». Ceux qui l'ont suivi ont pourtant toujours remarqué que le jeune homme savait où il allait et a mis tout en œuvre pour y parvenir.
Né le 1er avril 1976 à New York, il a cinq ans quand divorcent ses parents, l'écrivain et journaliste franco-italien Alain Elkann et la fille de l'Avvocato, Margherita Agnelli. Avec son frère Lapo et sa sœur Ginevra, il passe sa jeunesse entre les États-Unis et l'Europe, fait ses études secondaires à Paris où il réussit son bac scientifique au lycée Victor Duruy. En 2000, il est diplômé de Politecnico de Turin, pépinière des cadres de l'industrie italienne.

Sans s'attarder en frivolités comme son grand-père l'avait fait au lendemain de la guerre, il entre en 2001 chez General Electric, comme réviseur aux comptes. Deux ans plus tard, le voici déjà chez IFI, l'un des holdings de famille : tout de suite associé au premier plan de relance de Fiat, aux côtés de son oncle Umberto Agnelli. Il lui succédera en 2004 comme vice-président, à la mort de ce dernier.
Son cousin Giovanni Alberto, le fils d'Umberto, était l'héritier désigné à la tête du clan. Sa disparition brutale, en 1997, à 33 ans, victime d'un cancer, créa un vide. En décembre de cette même année, l'Avvocato mit le pied à l'étrier à John en le nommant administrateur de Fiat.
En 2004, bien peu misaient sur sa survie dans un groupe à la dérive. Fiat croulait sous une dette colossale, le clan familial était divisé et, cerise le gâteau, General Motors menaçait de s'emparer du constructeur. Plusieurs Agnelli étaient prêts à se désengager de l'automobile.

Unité familiale:
Proche de Gianluigi Gabbetti, le jeune Elkann prit des décisions capitales. Il restaura l'unité familiale autour d'un ambitieux sauvetage de Fiat, la convaincant de mettre la main au portefeuille. De l'autre, il donna carte blanche à un manager d'exception, l'administrateur délégué Sergio Marchionne, épaulé par un proche de la famille, Luca Cordero di Montezomolo, nommé président. Discret mais toujours présent, il donna l'aval du clan au plan de fusion avec Chrysler qui marque une étape nouvelle dans l'histoire de Fiat. Comme son grand-père, John Elkann suit de près les exploits de la Juventus. Un «cela suffit» sec en 2008 conduira à évincer des managers impliqués dans un scandale de corruption. Il est également passionné de voile et compte mener à bien un autre projet cher à son grand-père : participer à une régate autour du monde. Il a confié au skippeur Giovanni Soldini le soin de le représenter en octobre 2011 dans la «Volvo Ocean Race» avec le VOR70 «Italia», acheté avec ses propres deniers.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire