Près de 80% du trafic marchandise s'effectue par cargo.
Un ciel sans avion ne menace pas la reprise économique en Europe, de l'avis des économistes. Rien à voir avec des évènements comme le 11 septembre ou encore une pandémie de grippe.
«Poussière volcanique : une paralysie aéroportuaire dangereuse pour l'économie». La Confédération des petits et moyennes entreprises (CGPME) s'est inquiétée lundi matin des conséquences que pourraient avoir un ciel européen vide d'avions. Dramatisation ? La CGPME s'empresse de préciser un peu plus loin dans son texte que seules les PME «dont l'activité est immédiatement tributaire du transport aérien» sont pour l'instant touchées.
Si la paralysie se prolonge, la faible reprise de l'économie sera-t-elle menacée? «Si cette situation devait perdurer, l'ensemble des PME françaises rencontrerait des difficultés», s'inquiète la CGPME. Tout dépend donc de la durée de l'interdiction de vol frappant une grande partie de l'espace aérien européen. «La problématique est simple : le choc sera-t-il temporaire ou pas ?», résume Philippe Waechter, responsable de la recherche économique chez Natixis. «Pour l'instant, tout cela est ennuyeux mais ne remet pas en cause la reprise économique.»
«Une crise de ce type s'analyse comme des attentats ou encore une épidémie, évènements marquants qui ont toutefois peu de conséquences économiques globales», explique pour sa part Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. D'autant plus que la paralysie du ciel européen ne devrait pas avoir un impact colossal sur le commerce entre l'Europe et le reste du monde, selon l'économiste: «80% des marchandises transitent par bateaux. Et les hommes d'affaires pourront toujours se réunir en vidéoconférence.»
Attentats et pandémie:
La situation de paralysie rappelle quelque peu les attentats du 11 septembre, qui, à l'époque, avaient fortement touché le transport aérien. «Cet évènement a changé les comportements vis-à-vis du transport aérien, mais l'environnement actuel est extrêmement différent», relativise Philippe Waechter. «Aujourd'hui, si l'interdiction est levée, tout redémarrera comme avant.» Le 11 septembre n'a d'ailleurs pas forcément eu d'impact sur l'économie, au-delà des transports. «Il est très difficile de déceler les traces des attentats du World Trade Center sur la croissance économique», ajoute Nicolas Bouzou.
Plus récemment, la grippe H1N1 a fait craindre le pire. Notamment à cause des interdictions de vol pouvant être décidées afin de limiter la propagation du virus. Les scénarios catastrophes élaborés alors anticipaient une baisse du PIB américain de 1,5%, sur douze mois. Impact dû à la paralysie de tous les types de transports, à l'annulation des manifestations culturelles et sportives et à des taux d'absentéisme de l'ordre de 30 à 40% dans les entreprises. En comparaison, le nuage de cendres bloquerait au maximum 150.000 Français à l'étranger. Pour une durée limitée.
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