Mots clés : pétrole, gaz, panneaux solaires, Abdenour Keramane, Ipemed.
Les experts de l'institut consacré aux pays méditerranéens prônent un plus grand recours aux énergies renouvelables
Nucléaire, solaire, éolien. Confrontés à la raréfaction du pétrole et du gaz, les pays du sud de la Méditerranée veulent accorder une place grandissante à la trilogie des énergies non polluantes. Désormais des voix s'élèvent, notamment au Maghreb, pour tenter de limiter l'actuelle dépendance quasi-totale aux énergies fossiles, notamment dans le cadre d'une meilleure coopération avec l'Europe.
Ancien ministre de l'Industrie algérien, Abdenour Keramane tire la sonnette d'alarme. Dans le cadre d'une réunion de l'Institut de prospective économique du monde Méditerranée (Ipemed) cet expert a rappelé la nécessité d'une politique volontariste. «Nous devons avoir les mêmes ambitions que les Européens, martèle-t-il, à l'horizon 2030, il faut que 20 % de la consommation en énergie du bassin méditerranéen provienne d'énergie renouvelable, et pas seulement 11 % prévu comme actuellement. il faut agir vite, l'Algérie par exemple, n'a que 20 ans de réserves de pétrole en l'état actuel des réserves connues».
Un autre chiffre inquiète les experts: en 2017, la consommation intérieure de gaz en Algérie sera équivalente au niveau actuel des exportations. Pourra-t-elle faire face longtemps ?
Le projet pharaonique d'implantation de panneaux solaires Desertec du Maroc à l'Arabie séoudite apporte un élément de réponse: moyennant un investissement de 400 milliards d'euros, il pourra fournir à terme 15 % de l'électricité européenne et une part notoire de l'énergie des pays concernés dans les 40 prochaines années. «Pour l'ensemble de la Méditerranée, une stratégie alternative efficace permettrait de ramener l'utilisation des énergies fossiles à 65 %, - avec 20 % d'énergie renouvelable et 15 % de nucléaire en 2030- contre 80 % actuellement. Le seuil de 50 % est réaliste à l'horizon 2050 à condition de le vouloir vraiment».
Marc Bouteiller, conseiller économique de l'ambassade de France en Algérie, met en garde contre trop d'euphorie. «Le solaire ne peut pas peser 20 % à un horizon raisonnable», précise-t-il en rappelant que le gazoduc Nigéria-Algérie «trans saharan gas pipeline» (TSGP) pourrait être en revanche un élément structurant déterminant pour l'approvisionnement en gaz.
L'idée de créer l'équivalent d'une Communauté économique du Charbon et de l'acier (CECA) ancêtre l'Europe, à l'échelon du bassin méditerranéen, est lancée. Lors du prochain sommet de l'Union pour la Méditerranée, en juin à Barcelone pourrait enclencher un cercle vertueux notamment dans le cadre du plan solaire Méditerranéen. Avec une idée en tête: fournir suffisamment d'énergie pour 520 millions de personnes vivront sur les bords de la Grande Bleue en 2025.
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