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lundi 19 avril 2010

Le secteur aérien accuse l'UE d'avoir semé la «pagaille».

Les compagnies aériennes jugent excessives les restrictions de 
vols imposées en Europe depuis jeudi soir.


Les compagnies aériennes jugent excessives les restrictions de vols imposées en Europe depuis jeudi soir.
Mots clés : volcan, nuage de cendres, principe de précaution, EUROPE, FRANCE, IATA.

Au cinquième jour de paralysie du ciel européen, le secteur aérien pointe du doigt le manque de fondement scientifique des décisions prises par les gouvernements et la mauvaise gestion de la crise. La présidence espagnole de l'Union européenne «ne partage pas ces critiques».
Les autorités européennes se sont-elles montrées trop prudentes ? Tandis que les cendres du volcan islandais continuent de gripper le trafic aérien français et européen, des voix s'élèvent pour dénoncer un usage excessif du principe de précaution.
Les compagnies aériennes, qui subissent de plein fouet le choc économique causé par la paralysie du trafic, mènent la fronde. Jugeant excessives les restrictions de vols imposées en Europe depuis jeudi soir, plusieurs d'entre elles ont mené dimanche des vols d'essais pour évaluer l'impact des nuages de cendres volcaniques sur les avions. Or ces vols se sont déroulés sans problème. Du coup, la principale association des compagnies aériennes européennes (AEA) et celle des gestionnaires d'aéroports ont tapé du poing sur la table : «Si les compagnies aériennes et les aéroports européens considèrent la sécurité comme une priorité absolue, ils s'interrogent sur la proportionnalité des restrictions de vol imposées actuellement».
Mêmes critiques du côté de la puissante association des compagnies aériennes mondiales (IATA), qui représente 230 compagnies et 93% du trafic aérien. Lundi, son directeur Giovanni Bisignani a accusé l'Union européenne d'avoir provoqué une «pagaille européenne». «Il a fallu cinq jours pour organiser une conférence téléphonique avec les ministres des transports» de l'Union européenne, s'est-il emporté sur la BBC. «Les Européens utilisent encore un système basé sur un modèle théorique, au lieu de prendre une décision basée sur des faits et une étude du risque, a-t-il par ailleurs estimé. La décision (de fermer les espaces aériens) doit être basée sur des faits et soutenue par une étude du risque.»

«Jamais assez de précautions»:
«Le vrai coupable serait-il ce fameux principe de précaution, ce symbole de la peur qui terrifie les décideurs et transfère toute la responsabilité sur une puissance publique qui n'en peut mais?», s'interroge Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Schuman, un centre de recherche sur les questions européennes. Lui parle d'une «décision plus motivée par la crainte que par la science». Depuis plusieurs années déjà, l'utilisation croissante du principe de précaution suscite un débat controversé en Europe. Les gouvernements européens avaient ainsi été accusés d'en avoir trop fait face à la pandémie de grippe H1N1.
Lundi soir, le ministre espagnol des Transport, José Blanco, a coupé court à toutes les remarques : «Nous ne partageons pas les critiques des compagnies» aériennes, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une réunion d'urgence, par téléconférence, des ministres européens des Transports. «La sécurité est primordiale» a-t-il ajouté, face au mécontentement des compagnies européennes.
«En matière de sécurité aérienne (...) on ne prend jamais assez de précautions», a renchéri le ministre français des Transports Dominique Bussereau. «Je ne pense pas que nous prenions trop de précaution : Nous appliquons une méthode réglementaire mais avant tout sécuritaire», a également fait valoir le patron de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), Patrick Gandil. «Nous devons remplacer cette approche générale par une approche pratique», insiste l'IATA. «A défaut de l'ensemble de l'espace aérien», l'organisation demande par exemple à Paris l'ouverture «d'au moins de quelques couloirs» de navigation, en fonction d'une évaluation du risque. Les ministres européens des Transports doivent tenir lundi une réunion extraordinaire pour discuter de cette question.

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