Les tracteurs seront regroupés cours de Vincennes. Certains auront parcouru 300 km en deux jours pour arriver à la capitale.
Ils revendiquent des aides pour compenser la baisse de leurs revenus.
Même les céréaliers ont le blues. Ils comptent bien le faire savoir mardi prochain en investissant les rues de la capitale. 5 000 d'entre eux sont annoncés, avec plus d'un millier de tracteurs. Ils iront de Nation à Bastille en passant par République. «Nous manifestons pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation dramatique que vivent les producteurs de grande culture, explique Michel Masson, vice-président de la FNSEA. Aujourd'hui, nous vendons nos céréales 60 à 70 % en dessous de leurs coûts de production. Ce n'est pas durable. Nous avons déjà des situations dramatiques au point de vue humain et économique. Des exploitations même très importantes vont se retrouver en faillite », poursuit le responsable.
Ceux que l'on disait les mieux lotis des agriculteurs - ils le restent encore par rapport aux laitiers en terme de revenu moyen - assurent qu'ils commencent à avoir du mal à boucler les fins de mois. «C'est la première fois depuis 1970 que je vais être en déficit et je devrais puiser dans mes réserves personnelles pour être à l'équilibre sur l'exercice 2009», explique Claude, un exploitant beauceron de 200 hectares. «Si rien n'est fait d'ici à la prochaine récolte, les céréaliers vont perdre 20 000 euros cette année contre 12 000 euros en moyenne un an auparavant, affirme Michel Masson. Entre un quart et un tiers des exploitations céréalières devront mettre la clé sous la porte.»
130 euros la tonne :
Dans ce contexte, les revendications des céréaliers portent sur trois grands axes. Le premier concerne la régulation et la gestion des marchés. En deux ans, la tonne de blé a été divisée par plus de deux à près de 130 euros la tonne actuellement. En outre, 4 à 5 millions de tonnes de surplus cette année qui n'ont pu être exportés pourraient contribuer à faire baisser les cours s'ils ne sont pas expédiés d'ici à la prochaine moisson.
La deuxième revendication porte sur l'allégement des charges. Enfin, les céréaliers réclament des mesures d'accompagnement pour compenser la redistribution des aides européennes aux dépens des céréaliers. «Cela représente un surcoût de 80 à 100 euros l'hectare», estime Michel Masson.
Pour parvenir à Paris, les tracteurs emprunteront l'autoroute et seront escortés par la police. Gros bouchons en perspective !
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