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vendredi 23 avril 2010

Nokia paye ses hésitations stratégiques .

«Nokia est confronté à une très dure compétition dans les 
smartphones». Olli-Pekka Kallasvuo, le PDG de Nokia


«Nokia est confronté à une très dure compétition dans les smartphones». Olli-Pekka Kallasvuo, le PDG de Nokia.

Le groupe a chuté de près de 15 %, jeudi, à la Bourse de Helsinki. Résultats, prévisions et stratégie déçoivent.

La pression monte encore d'un cran sur Olli-Pekka Kallasvuo, le PDG de Nokia. L'action du numéro un mondial des téléphones mobiles a chuté de près de 15 % jeudi à Helsinki. Les investisseurs sont las des mauvais résultats du géant finlandais des télécoms. Son bénéfice net du premier trimestre, à 349 millions d'euros, est inférieur aux attentes. Son chiffre d'affaires, à 9,52 milliards d'euros, ne progresse que de 3 %. Enfin, ses prévisions ont été revues à la baisse.
Les mauvais résultats se succèdent. Au troisième trimestre 2009, le groupe avait publié sa première perte trimestrielle depuis 1996. Jeudi, le PDG a admis «continuer à affronter une très dure compétition dans les smartphones et à des conditions de marché très difficile pour les infrastructures» de réseau.

Coincé entre les asiatiques et Apple  :



Hier roi des portables, Nokia fait toujours illusion. Les livraisons de mobiles se sont élevées à 107,8 millions d'unités au premier trimestre. Les volumes ont été tirés par les pays émergents. En outre, Nokia qui vend davantage de téléphones mobiles bas de gamme et de haut de gamme, baisse ses prix pour maintenir sa part de marché. De ce fait, le chiffre d'affaires par appareil chute. En moyenne, un portable Nokia est vendu 62 euros, soit dix fois moins que l'iPhone d'Apple (622 dollars). «Nokia est coincé par les marques asiatiques sur les mobiles d'entrée de gamme et par les marques américaines pour les smartphones », explique Neil Mawston du cabinet d'études Strategy Analytics. De fait, le prix moyen de ses mobiles d'entrée de gamme baisse de 13 %, à 39 euros sur un an. Dans le même temps, le prix de ses smartphones (dont le N97) chute de 18 %, à 155 euros. Autrefois synonymes de technologie de pointe, les portables Nokia sont désormais éclipsés par les iPhone, BlackBerry et autres Android Phones de HTC, Samsung et LG. Même le chinois ZTE pourrait faire son entrée parmi les cinq premiers fabricants mondiaux.
Nokia, qui avait eu, le premier, l'intuition d'une plate-forme de services pour mobile OVI, n'a jamais réussi à l'imposer. Pire, ses services déclinent quand l'AppStore d'Apple ou les plates-formes de Google et de Research in Motion attirent un public toujours plus nombreux. Et Nokia n'aura rien de sérieux à opposer à ses adversaires américains avant le second semestre. Ces errements dans les smartphones, le segment le plus lucratif du marché, s'expliquent par une valse-hésitation de la stratégie.

Des successeurs potentiels :
Le PDG a d'abord attaqué de front les opérateurs de téléphonie mobile dans les services, avant de faire machine arrière et leur proposer un modèle de partage des revenus. Depuis le début de l'année, Nokia piétine à nouveau les plates-bandes des opérateurs, en offrant la cartographie et la géolocalisation pour ses portables les plus évolués. Enfin, signe des difficultés, Nokia n'arrive pas à s'installer aux États-Unis, où les smartphones sont dominés par RIM, Apple et Google et l'ensemble du marché américain par Samsung et LG. Le remplacement du PDG, qui reconnaît, en interne, avoir commis des erreurs, pourrait être envisagé, mais sans urgence. Pour lui succéder, les noms de Rick Simonson, patron des mobiles, et de Niklas Savander, le responsable des services, sont évoqués.

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