
Le Premier ministre grec George Papandreou tente, en vain, de calmer les marchés.Mots clés : Dette, Crise, GREce, George Papandreou, George Papaconstantinou, FMI, UE.
Des rumeurs laissant penser que la Grèce n'accepterait pas les conditions imposées par le FMI ont fait bondir les taux grecs à un plus haut depuis le début de la crise sur sa dette. La capacité du pays à emprunter pour mai est remise en question.
La rumeur est partie d'un rapport, publié mardi, prêtant aux dirigeants grecs l'intention de négocier les modalités de l'aide financière éventuelle de l'Union européenne et du FMI. Malgré un démenti immédiat des autorités du pays, les marchés ont surréagi à l'information. Dans le mauvais sens. Hier, le taux de la dette grecque a atteint de nouveaux sommets. Le taux d'obligation à dix ans a atteint 7,161% avant une clôture à 6,995%. Celui à deux ans a vu son taux bondir à 6,48% avant de terminer à 6,11%.
Le différentiel entre l'emprunt grec et le Bund dix ans, l'emprunt allemand considéré comme la référence sur le marché obligataire européen, a atteint 391 points de base, soit un plus haut depuis fin janvier. Un niveau aussi très proche des 396 points atteint au plus fort de la crise. En d'autres termes, la Grèce doit aujourd'hui payer deux fois plus cher que l'Allemagne pour emprunter sur les marchés.
Dans cette ambiance très tendue, l'euro a plongé à un plus bas depuis le 26 mars, à 1,33 dollar contre 1,35 dollar la semaine dernière. La tension sur les taux grecques a déteint sur le reste des taux européens. Ainsi, l'obligation assimilables du Trésor (OAT) français a progressé à 3,472% contre 3,391%. Le taux du Gilt britannique s'est lui aussi tendu à 4,004% contre 3,917% jeudi. Le Bund allemand à 10 ans a augmenté à 3,145% contre 3,080% jeudi soir.
«Cela a été une très mauvaise journée pour les obligations grecques», a déclaré le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou. Ce dernier a aussi tenu à démentir à nouveau les rumeurs : «Il n'y a jamais eu d'action de notre part pour modifier les termes du récent accord européen sur le mécanisme de soutien», a-t-il assuré.
Un mois de mai difficile:
Ce regain de tension sur les marché n'augure rien de bon pour le pays qui doit encore trouver 20 milliards d'euros d'ici à la fin mai pour rembourser se dette évaluée à 300 milliards d'euros, soit 113% du PIB. Les statistiques macroéconomiques n'ont rien de rassurant non plus. D'après la commission européenne, l'économie doit se contracter de 2,5% contre 2% estimés dans un premier temps. Le déficit, revu aussi à la hausse, devrait atteindre 13% du PIB contre les 12,7% de la première estimation ayant servi de base aux projections du budget annuel.
Mais selon la presse économique grecque, le déficit budgétaire pour 2009 sera révisé à la hausse et pourrait atteindre 13,5%, voire 14,3%, selon le journal Naftemboriki.
Les investisseurs asiatiques, notamment des fonds chinois et japonais, se montrent peu enthousiastes à l'idée d'acheter les obligations grecques. George Papaconstantinou, qui a annoncé son intention d'emprunter des dollars, doit donc se rendre aux Etats-Unis après le 20 avril pour trouver de nouveaux éventuels acheteurs.
C'est dans ce contexte que des équipes du FMI doivent débarquer mercredi à Athènes, à la demande du gouvernement, pour conseiller le pays. Le FMI devrait notamment mettre l'accent sur la rigueur budgétaire et la lutte contre la fraude fiscale. Une visite destinée également à rassurer les marchés qui s'interrogent sur la viabilité du plan proposé par le gouvernement grec.
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