« Tout le monde peut comprendre que je ne vais pas donner beaucoup de détails sur la Grèce, car nous commençons tout juste à négocier », a rappelé, jeudi à Washington, Dominique Strauss-Kahn.Mots clés : FMI, régulation, ETATS-UNIS, Dominique Strauss-Kahn.
Le directeur général du FMI met la pression sur les ministres des Finances du G20, réunis vendredi à Washington.
Tout en saluant «le chemin parcouru en un an», autrement dit le retour de la croissance, Dominique Strauss-Kahn a reconnu jeudi que «le monde reste un endroit dangereux». Lors de la conférence de presse d'ouverture des réunions financières de printemps, qui se tiennent jusqu'à dimanche à Washington, il a cité le chômage élevé et la faiblesse de la demande qui restent le lot des «pays riches». Il s'est inquiété de la montée quasi inexorable de leurs dettes publiques, qui vont passer «de 80 % à 115 % du PIB en moyenne», entre 2008 et 2014.
Mais le patron du Fonds monétaire international avait surtout en tête le «cas grec». «Il n'y a pas de solution simple», a-t-il admis. «Tout le monde peut comprendre que je ne vais pas donner beaucoup de détails sur la Grèce, car nous commençons tout juste à négocier.» Interrogé sur une éventuelle «restructuration de la dette publique», il a répondu que «ce n'est pas une question sur laquelle nous travaillons». Le contraire eût été surprenant.
Dominique Strauss-Kahn s'est montré plus incisif sur ce qui doit être le principal sujet de discussions des ministres des Finances du G20, qui se tient vendredi, à savoir les réformes du secteur financier. «Dans de nombreux domaines, comme les agences de notation, les transactions de gré à gré (sur produits dérivés), les fonds spéculatifs, ce qui a été annoncé sinon mis en œuvre par les États-Unis, les Européens, les Japonais est tout simplement incohérent.»
DSK entend battre le fer pendant qu'il est chaud et jouer à plein le rôle de coordinateur qui est le mandat du FMI. «Nous avons une pression politique dans la plupart des pays, aux États-Unis, et dans l'Union européenne pour demander aux gouvernements d'avancer plus rapidement.». Il a en a profité pour stigmatiser les accords dits de «Bâle II» sur les fonds propres des banques et dont l'élaboration «a pris douze ans».
Deux taxes proposées :
Cet avertissement vise les «pays avancés», les seuls dont les systèmes bancaires ont été défaillants pendant la crise de 2008-2009. Il s'accompagne d'un rapport du FMI, dont la première mouture sera examinée par les ministres des Finances. DSK en a résumé lui-même les trois thèmes : «Les règles de liquidité et de fonds propres ; le risque systémique ; et le mécanisme de résolution (des défaillances).»
L'étude préconise l'instauration de deux taxes. L'une sur les bilans des établissements financiers, pour alimenter un matelas de fonds de sauvetage. L'autre taxe, assise sur les bénéfices et les rémunérations, viserait à partager le fardeau des budgets publics. Le FMI rejette en revanche l'hypothèse d'une «taxe Tobin» sur les transactions financières. Elle ne contribuerait ni à la stabilité financière ni à lutter contre les prises risques excessifs.
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