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mardi 6 avril 2010

Seniors : les entreprises en ordre de marche.

L'heure est désormais à la mise en œuvre des plans «emploi» des plus de 50 ans en France. Le taux d'emploi des 55-64 ans aura-t-il dépassé les 40 % à la fin de l'année ? Revue de détail des «bonnes pratiques».

Combien d'entreprises de 50 à 300 salariés devront, au final, payer la pénalité équivalente à 1 % de leur masse salariale, faute d'avoir mis en place un «plan emploi seniors» ? Réponse d'ici à la fin du mois, lorsque Bercy aura comptabilisé l'ensemble des PME signataires, qui avaient jusqu'au 31 mars pour s'acquitter de cette démarche. Selon les chiffres communiqués la semaine dernière par le ministère du Travail, 78 accords de branche et 26 000 accords ou plan d'actions ont été conclus.
«Les entreprises ont avant tout cherché à se mettre en règle, pour échapper à la pénalité. Elles se sont d'ailleurs beaucoup activées avec les cabinets de juristes», estime Sylvain Grevedon, consultant chez Mercuri Urval. «En toute logique, celles qui ont anticipé la loi pour s'attaquer au sujet sont les plus avancées.» Les grandes entreprises sont ainsi les mieux placées (aucune ne subira la pénalité). C'est le cas d'Axa, où la moyenne d'âge des salariés est de 48 ans. «30 % de nos 14 000 collaborateurs en France ont plus de 55 ans, précise Jad Ariss, DRH France. L'emploi des seniors n'est pas un sujet récent chez Axa. Avec une telle proportion, nous ne pouvions donc dissocier le sujet des seniors de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences». Le plan GPEC 2010-2012 de l'assureur, qui devrait être bouclé d'ici à juin, prévoit un renforcement des actions autour de trois axes : un entretien de mi-carrière, un taux d'accès des seniors à la formation de 85 % d'ici à 2012 contre 67 % actuellement et une proportion de tuteurs, qui devrait passer de 16 à 25 %.

Peu d'embauches:

Et pour toutes les autres, ces dizaines de milliers de PME qui ont élaboré un plan dans l'urgence ? «Certaines se sont contentées du minimum syndical», reconnaît Sylvain Grevedon. Les entreprises devaient choisir trois leviers parmi six domaines d'actions proposés par le ministère. Il apparaît que le tutorat est la mesure plébiscitée. Selon une récente enquête de BearingPoint, 78 % l'ont intégré dans leur accord ou plan d'action. «Les entreprises n'ont pas été très originales», estime Sylvain Grevedon. La formation et l'aménagement des fins des carrières représentent 75 % des mesures choisies, devant l'anticipation de l'évolution des carrières et l'amélioration des conditions de travail (70 %). Bon dernier, le recrutement des seniors ne représente que 37 % des mesures choisies. Éloquent, même si le contexte de crise ne favorise pas le recrutement.
Pour Sylvain Grevedon, un vrai premier bilan pourra être fait en fin d'année. «On verra alors comment les entreprises mettent en œuvre ce qu'elles ont écrit noir sur blanc». Et si le taux d'emploi des seniors en France, qui avoisine péniblement les 40 %, a effectivement progressé…

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