 BP a une nouvelle fois réaffirmé qu'il était trop tôt pour chiffrer le coût final de la catastrophe. L'action est tombée à son plus bas niveau à Londres depuis 14 ans.
BP a une nouvelle fois réaffirmé qu'il était trop tôt pour chiffrer le coût final de la catastrophe. L'action est tombée à son plus bas niveau à Londres depuis 14 ans.L'action BP est tombée vendredi à son plus bas niveau depuis 14 ans à la Bourse de Londres, les investisseurs craignant que le groupe pétrolier britannique soit contraint de lever davantage de fonds pour financer le coût de la pire marée noire dans l'histoire des Etats-Unis.
La valeur boursière de la « major » a ainsi fondu de 100 milliards de dollars (81,3 milliards d'euros) depuis le début de la catastrophe écologique le 20 avril, une chute qui dépasse désormais 50%. Les analystes du courtier Nomura soulignent que le groupe doit encore apporter la preuve qu'il dispose de suffisamment de liquidités pour continuer à fonctionner.
« Le retournement important du rendement du crédit comme de la volatilité de l'action est le signe que le marché s'inquiète d'un éventuel incident de crédit à court terme concernant BP », expliquent-ils dans une note. «Compte tenu du coût élevé de la dette et du temps nécessaire aux cessions d'actifs, nous pensons qu'un financement lié à l'émission d'actions -peut-être avec le soutien d'un fonds souverain -pourrait être une solution attractive à court terme», ajoutent--ils.
Un porte-parole de BP, dont le directeur général Tony Hayward est actuellement en Grande-Bretagne pour une série de réunions avec des investisseurs, a assuré que le groupe avait suffisamment de fonds pour couvrir le coût de la catastrophe et il a démenti une rumeur de marché selon laquelle BP chercherait à se placer sous la protection d'un régime de faillite. «Nous disposons d'une puissance de feu considérable pour faire face à tous les coûts à mesure qu'ils augmentent», a déclaré le porte-parole.
Après avoir touché un plus bas à 296 pence, l'action de BP cotée à Londres réduisait ses pertes dans l'après-midi mais elle abandonnait toujours 5,92% à 306 pence à 14h25 GMT.
Parallèlement, les CDS à cinq ans de BP, des instruments financiers utilisés par les investisseurs pour se prémunir contre un risque de défaut du groupe sur ses dettes, augmentaient de 40 points de base à 575 points, selon des données Markit.
Dernière estimation:
Entre les dépenses effectuées pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés, et les sommes payées aux autorités fédérales, les sommes versées aux Etats côtiers et aux pêcheurs, etc., BP a engagé des dépenses de 2,5 milliards de dollars, selon sa dernière estimation, fournie ce 25 juin. Fin mai, le groupe pétrolier britannique avait estimé ses dépenses à 930 millions du dollars, la somme couvrant le coût des tentatives faites pour endiguer la catastrophe, les sommes versées aux Etats côtiers et aux pêcheurs.
Le groupe pétrolier britannique a répété au passage qu'il était trop tôt pour chiffrer le coût final de la catastrophe. Jusqu'où grimpera la facture ? La question est encore aujourd'hui de savoir quelles seront les conséquences financières des actions collectives en justice. Selon les analystes, elles pourraient aller jusqu'à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Au total, Credit Suisse a déjà évoqué une somme de 37 milliards de dollars. Un fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars sera consacré à l'indemnisation des victimes de la marée noire. Mais cette somme ne constitue pas un plafond.
Depuis l'explosion et le naufrage fin avril de la plateforme, les coûts du groupe pétrolier pour enrayer et nettoyer la marée noire n'ont cessé de grimper. Le pétrole continue toujours de s'écouler dans l'océan et a déjà souillé plus de 200 km de côtes.
 
 
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