Marée noire : Cameron vole au secours de BP.

Le cours en bourse du groupe pétrolier BP s'est effondré vendredi tandis que le coût de la marée noire ne cesse d'enfler aux Etats-Unis où les autorités se préparent à l'arrivée d'une tempête tropicale qui pourrait contrarier les efforts pour obturer la fuite de pétrole.
A la Bourse de Londres, l'action BP a terminé vendredi sur une chute de 6,35 % à 304,6 pence, après être tombée en cours de séance à son plus bas niveau depuis près de 14 ans. Cette nouvelle chute porte à 55 % l'effondrement du cours du groupe depuis le début de la catastrophe écologique le 20 avril dans le golfe du Mexique. BP a annoncé vendredi que ses dépenses liées à la marée noire avaient atteint 2,35 milliards de dollars à ce jour (environ 1,9 milliard d'euros). Cette somme comprend l'ensemble des dépenses effectuées par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés et les sommes payées aux autorités fédérales, a détaillé BP.
Pour sa part, David Cameron a mis en garde vendredi contre une possible "destruction" du groupe BP, depuis Huntsville (Canada) où il participe à une réunion du G8. M. Cameron a souhaité que les autorités américaines expriment clairement leurs intentions, notamment en termes de compensations financières. "Je pense qu'il est aussi dans nos intérêts à long terme d'établir une certaine clarté, une certaine finalité dans tout cela de manière à ne pas assister à la destruction d'une entreprise qui est importante pour l'ensemble de nos intérêts", a déclaré sur Radio-Canada le nouveau premier ministre britannique. Ce dernier a fait savoir qu'il soulèverait la question lors de son entrevue, samedi, avec le président américain Barack Obama en marge des sommets du G8-G20 au Canada.
BP, qui s'est engagé sous la pression de la Maison Blanche à mettre 20 milliards de dollars de côté pour indemniser les victimes de la pollution, a répété qu'il était trop tôt pour chiffrer le coût final de la catastrophe, au moment où une possible tempête tropicale menace la région.
Les prévisionnistes s'attendent à ce qu'une dépression tropicale qui s'est formée au sud de la péninsule du Yucatan (Mexique) se renforce et devienne rapidement une tempête tropicale, qui va se diriger vers le golfe du Mexique. "Nous avons un plan. Nous commençons à redéployer les gens et les équipements à partir du moment où nous pensons devoir affronter des vents cinq jours plus tard", a expliqué Thad Allen, le commandant des garde-côtes américains interrogé par CNN sur l'arrivée de cette perturbation.
M. Allen a aussi annoncé que le vice-président Joe Biden se rendrait en visite sur les côtes mardi, à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) et en Floride (sud-est), afin "d'estimer les efforts qui devront être menés pour répondre" à la marée noire.