Adieu sicav et bonjour Livret A. Face à la crise, les Français délaissent les placements risqués pour de l’épargne plus sûre, même moins rémunérée, selon une étude de l’Insee publiée ce mardi.
En 2010, 94,7 % des ménages possèdent un patrimoine: 92 % détiennent des produits financiers, 61,7 % disposent d’un bien immobilier et 15,7 % ont des actifs professionnels. 13 % des ménages possèdent les trois à la fois.
Une palette de placements moins large:En six ans, la palette des placements patrimoniaux des Français s’est cependant beaucoup réduite, en faveur de la sécurité. Les ménages détiennent notamment beaucoup moins de valeurs mobilières, comme les actions, les sicav et les fonds communs de placement (FCP). 19,3% des foyers possèdent ce type de placements contre 24,2% en 2004.
«La crise financière et la forte chute des indices boursiers qui s’en est suivie peuvent avoir incité des ménages à se retirer de ces produits risqués et à se replier sur des produits potentiellement moins rentables mais plus sûrs», analyse l’Insee.
Davantage de propriétaires:L’immobilier a ainsi joué son rôle de valeur refuge, appuyé par des dispositifs fiscaux avantageux. Même si on est loin de la France des propriétaires voulue par Nicolas Sarkozy, 58 % des ménages possèdent leur résidence principale en 2010 contre 55,7% il y a six ans.
Malgré une faible rémunération, les livrets ont aussi de plus en plus la cote. «Ils restent la première forme d’épargne des ménages, vers laquelle ils se replient en cas de moindre attractivité des autres formes de placement, ou d’incertitude forte sur l’avenir», explique l’étude.
Le succès des livrets d’épargne et de l’assurance-vie:
84,7% des ménages détiennent ainsi un livret défiscalisé en 2010 (+2,1 points en six ans). Une hausse favorisée par la généralisation de la distribution du Livret A à l’ensemble des banques et le vieillissement de la population. Les ménages retraités détiennent plus souvent ce type de placements et ils sont davantage en 2010 qu’en 2004, précise l’Insee.Autre succès de ces dernières années: l’assurance-vie et l'assurance décès volontaire. 41,8 % des ménages en possèdent au moins une en 2010, contre 35,3 % il y a six ans. Là encore, la sécurité est privilégiée: «59,8% des détenteurs d'assurance vie n'ont que des contrats d'assurance vie en euros, moins risqués que les contrats multisupports investis pour partie en actions», selon l’étude.
Les produits d’épargne-logement ont en revanche connu un net repli depuis six ans. Une désaffection qui n’a ici rien à voir avec la crise. Le plan d’Épargne-Logement (PEL) est seulement devenu beaucoup moins intéressant fiscalement ces dernières années.
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