Xavier Niel, PDG de Free, avait organisé un show à l'américaine pour dévoiler ses offres mobiles à prix cassés.
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat, a écrit au régulateur. Il craint 30.000 suppressions de postes.
L'inquiétude s'accroît concernant l'emploi dans le secteur des télécoms. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a écrit au gendarme des télécoms (Arcep), avec copie à François Fillon, un courrier pour «attirer (son) attention sur l'impact de la 4e licence de téléphonie mobile sur le secteur». Un rendez-vous a été fixé avec le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, lundi prochain en fin d'après-midi.
«Nos craintes sont grandes d'un alignement de moins-disant social avec in fine des conséquences sur les salariés en terme de rémunération, de destruction d'emplois et de garanties collectives et d'une manière plus générale sur l'avenir de cette branche», écrit Jean-Claude Mailly. «La puissance publique doit établir au plus vite un cadre réglementé permettant d'empêcher la destruction d'emplois et évitant que ces dérives ne se mettent en place», ajoute-t-il.
Inquiétudes pour les centres d'appels:
Fin mars, dans une interview , Jean-Ludovic Silicani avait indiqué que le secteur «risque de perdre environ 10 000 emplois en deux ans». Mais cette destruction devrait être créatrice de valeur, générant de nouveaux emplois chez Free Mobile en premier lieu, mais aussi dans des secteurs connexes comme le commerce électronique ou le Web.Une vision macroéconomique qui est loin de convaincre FO. «Nos remontées du terrain nous font plutôt écho de 30 000 suppressions d'emplois sur l'ensemble de la filière», indique Pascal Pavageau, secrétaire confédéral FO chargé des questions économiques et industrielles.
Orange, SFR et Bouygues Telecom, déstabilisés par l'arrivée d'un nouveau concurrent, ont bien sûr intérêt à agiter le chiffon de l'emploi.«Certains ont peut-être intérêt à crier au loup. Mais nous voyons que des restructurations sont déjà engagées chez les opérateurs: des contrats sont stoppés, des prestations avec des sous-traitants sont arrêtées, des embauches prévues sont annulées et des centres d'appels sont en train de partir à l'étranger», indique Pascal Pavageau, affirmant même que «3 % à 7 % des emplois en France commencent à être délocalisés, essentiellement concernant les centres d'appels». À moyen terme, le syndicat craint également que la filière ne soit plus capable d'investir autant en matière de développement, d'innovation et de recherche et développement.
Que souhaite obtenir FO de son rendez-vous avec le régulateur? «Premièrement, on veut immédiatement et rapidement, de la part du régulateur et du gouvernement, un état des lieux de l'emploi dans la filière, indique Pascal Pavageau. Deuxièmement, on veut que le gouvernement obtienne un engagement des quatre opérateurs sur le maintien de l'emploi en France et sur leurs perspectives d'investissements.»
Le syndicat va même jusqu'à envisager que Oseo ou le FSI puissent être mis à contribution pour apporter un financement, si nécessaire.
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