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vendredi 20 avril 2012

Le FMI engage les négociations pour doper ses moyens

Christine Lagarde, directrice générale du FMI, jeudi, à Washington.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, jeudi, à Washington.

L'institution cherche un peu plus de 400 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir les États en difficulté.

Christine Lagarde est plus que jamais décidée à «accroître la puissance de feu du Fonds monétaire international», autrement dit ses moyens financiers. Mais si la zone euro «est l'épicentre des risques potentiels» de l'économie mondiale, «l'Europe n'est pas la seule… On n'est pas obnubilé par une région», a souligné jeudi, à Washington, la directrice générale du FMI lors d'une conférence de presse qui ouvrait les deux journées des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Le renforcement des moyens d'intervention du Fonds constituera le point fort des discussions auxquelles participeront en particulier les ministres des Finances du G20. Christine Lagarde a renouvelé ses remerciements au Japon, «le premier pays qui a décidé de s'engager», à hauteur de 60 milliards d'euros, tout en saluant «les pays scandinaves qui ont répondu à l'appel ainsi que Singapour».
La contribution japonaise est le premier engagement chiffré d'un pays non européen. Elle vient s'ajouter à celles des États de la zone euro eux-mêmes, qui, dès le départ, ont dit qu'ils mettraient 150 milliards d'euros au pot (un peu moins de 200 milliards de dollars). Mais Christine Lagarde, qui avait avancé en début d'année le chiffre de 500 milliards de dollars, a ramené ses ambitions «à un peu plus de 400 milliards de dollars», chiffre qu'elle a elle-même avancé mardi dans un entretien au quotidien italien Il Sole 24 Ore.

Accords d'emprunts bilatéraux:

Les négociations s'annoncent très difficiles et ne devraient pas se conclure cette semaine, l'objectif étant de parvenir à un accord aux assemblées annuelles d'octobre 2012 à Tokyo. Au nom des États-Unis, Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, a déclaré il y a deux jours que son pays «ne mettrait pas d'argent» mais soutiendrait ceux qui participeraient à l'opération. Rappelons que ce renforcement des ressources prendra la forme d'accords d'emprunts bilatéraux auprès de ses 188 pays membres (dont le dernier admis cette semaine est le Soudan du Sud). Il ne s'agit pas d'une augmentation du capital du FMI, en tant que telle. Or c'est là que le bât blesse du côté des pays émergents, et notamment de la Chine et du Brésil, qui souhaiteraient lier cette extension des moyens du Fonds à un élargissement de leur représentation. Or il en est d'autant moins question que la dernière réforme de 2010 augmentant les quotas et les pouvoirs au conseil d'administration, en faveur des pays émergents essentiellement, n'a toujours pas été ratifiée par la majorité nécessaire. Au sein même du G20, l'Argentine, le Canada, l'Allemagne, l'Indonésie, le Mexique et les États-Unis, n'ont pas encore ratifié, signale-t-on au FMI.
Christine Lagarde doit également combattre l'idée largement répandue dans l'opinion publique internationale selon laquelle ce pare-feu est exclusivement destiné à secourir l'Europe, l'Espagne et l'Italie, entre autres. Elle a d'ailleurs estimé que l'Espagne n'a pas besoin de plan d'aide «pour le moment».
La directrice générale du FMI a insisté jeudi sur les nouvelles initiatives lancées récemment, comme «le fonds fiduciaire pour les pays les plus pauvres», mentionnant par ailleurs «les cinq pays du printemps arabe, pour lesquels nous devons avoir davantage de ressources». Mais la difficulté est de trouver un terrain d'accord avec les gouvernements, avec l'Égypte notamment, pour laquelle le prêt de 3,2 milliards de dollars du FMI, qui doit servir de catalyseur à l'aide international, reste toujours en suspens.

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