L’entrée en Bourse de Facebook est théoriquement prévue pour le 17 mai, mais le risque provenant de la politique de confidentialité a peut-être été sous-estimé, à l’heure où fleurissent pléthores de plaintes à son encontre.
Alors qu’un jeune étudiant autrichien n’entend pas lâcher le géant des réseaux sociaux, un danger plane pour Facebook au sujet du risque connu de ses politiques de confidentialités incertaines même s’il est encore un peu tôt pour établir des conclusions. Depuis la semaine dernière, Max Schrems a mis en ligne sur son site Internet «Europe versus Facebook» un kit permettant aux internautes européens de porter plainte contre Facebook auprès de la Commission européenne, après avoir agrégé une vingtaine de plaintes auprès de l’autorité irlandaise, où se situe le siège européen de Facebook. Un commissaire européen l’a même cité récemment lors d’une présentation des règles européennes de protection des données personnelles. Par effet de boule de neige, dans le cas où ces multiples attaques continueraient à enfler, ces dernières pourraient être préjudiciables à la firme, plus particulièrement à l’aune de son entrée en Bourse.
Facebook contraint de clarifier sa politique de confidentialité:
Rick Summer, analyste financier senior chez Morningstar, livre son analyse: «En fin de compte, Facebook nécessitera d’apporter davantage de clarté et de cohérence dans l’application de se politique de confidentialité, sous peine de risquer le retour de bâton de l’utilisateur. Même si nous croyons que plusieurs utilisateurs sont dépendants de Facebook pour leur réseau social, s’ils perdent totalement leur confiance, ils pourraient moins l’utiliser. Si les utilisateurs utilisent moins et perdent confiance, l’opportunité publicitaire ne sera peut-être pas aussi importante» explique-t-il. Selon le même analyste, l’introduction en Bourse du réseau social américain pourrait être retardée par un «litige significatif», ou bien par des retards potentiels concernant l’acquisition d’Instagram.Il n’y a «pas de problème particulier» selon Facebook:
Chez Facebook, on met en avant la volonté de l’entreprise d’être en conformité avec la loi, faute de pouvoir briser le silence imposé par la SEC (Security and Exchange Commission) en attendant l’introduction effective de Facebook en Bourse. Anne-Sophie Bordry, directrice des affaires publiques France et Europe du Sud de Facebook, martèle: «Nous veillons au cadrage permanent des données personnelles, pour être en accord avec les normes européennes. Nous répondons aux requêtes de la CNIL française et nous avons participé à un audit avec l’équivalent de la CNIL en Irlande.» Malgré la réserve qui l’astreint, Anne-Sophie Bordry assure qu’il n’y a «pas de problème particulier».D’après Arnaud Riverain, associé fondateur et analyste financier des sociétés d’Internet cotées en Bourse chez GreenSome Finance, le risque imputable aux politiques de confidentialité est minime à court terme, «Si des plaintes viennent d’Europe ou du territoire nord-américain, cela ne devrait ni annuler ni retarder son entrée en Bourse, sauf si le gendarme de la Bourse américaine (la SEC) y voyait une raison majeure de se pencher sur le sujet. Dans tous les cas, un retard éventuel dépendrait plus des conditions de marché que des plaintes hypothétiques» analyse l’expert en bourse, avant de conclure: «les politiques de confidentialités, d’une façon générale, sont de possibles bombes à retardement pour l’ensemble des acteurs d’Internet.»
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