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mardi 17 avril 2012

Les Français consomment moins de carburant.

La consommation de gazole a chuté de 2,1% en mars. Crédit: Richard Vialeron/Le Figaro
La consommation de gazole a chuté de 2,1% en mars. 


 Alors que les prix à la pompe atteignent des sommets historiques, les livraisons de super comme de gazole ont reculé de 3,5% en mars sur un an, selon l'Ufip. Les automobilistes roulent moins, avec des voitures plus sobres.


Confrontés à la flambée des prix des carburants, les Français sont-ils en train de lever le pied et de laisser la voiture au garage? La consommation de carburant sur le marché français a reculé de 3,5% en mars, par rapport à mars 2011, a constaté lundi l'Ufip (Union française des industries pétrolières). Une baisse pour le deuxième mois consécutif puisqu'en février les livraisons de carburant avaient diminué de 1,6% sur un an. L'évolution pour le super sans plomb est spectaculaire: - 9,1% en mars, - 7,3% en février. Le gazole, carburant préféré des Français qui représente désormais 81,3% du marché, a reculé de 2,1%.
«Il faudra attendre avril et mai, deux mois où les Français roulent beaucoup, pour voir si cette tendance se confirme, commente prudemment Jean-Louis Schilansky, le président de l'Ufip, mais si l'on compare les douze derniers mois aux douze mois précédents, que la consommation a reculé de 1,2%: c'est significatif.» La flambée du cours de l'or noir à l'été 2008, où le baril de brent avait atteint 147 dollars, avait entraîné un recul d'environ 2% de la consommation sur l'année, rappelle Jean-Louis Schilansky. Le même phénomène semble être à l'œuvre alors que le baril, exprimé en euros, a retrouvé ses sommets historiques.
D'après les estimations de l'Ufip, sur le recul annuel observé de 1,2%, quelque 0,5% peuvent être attribués à l'efficacité énergétique, c'est-à-dire essentiellement la mise en vente de moteurs de plus en plus sobres. Le reste, soit 0,7%, serait imputable au comportement des Français.

Forte pression sur le pouvoir d'achat:

Les observations du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) le confirment. «En février, l'augmentation du prix des carburants, sur un an, atteignait 10%, rappelle Régis Bigot, directeur du département conditions de vie au Crédoc, c'est cinq fois plus que l'inflation, trois fois plus que le pouvoir d'achat.»
Quand le plein de super pour un réservoir de 50 litres coûte 85 euros, les ménages qui peuvent se permettre de moins utiliser la voiture font des arbitrages en ce sens.
«Si la voiture reste le mode de transport roi, poursuit Régis Bigot, le nombre de kilomètres parcourus diminue: 12.800 en moyenne en 2009 contre 14.000 en 2001.» Par ailleurs, les automobilistes se tournent davantage vers les modèles de petite cylindrée, moins gourmands. En 2005, les voitures de moins de 6 CV représentaient 62% des ventes contre 78% en 2010.
«Nos enquêtes depuis le début de l'année indiquent que les ménages ressentent une forte pression sur leur pouvoir d'achat» , observe le directeur du Crédoc. Le logement étant en général un poste incompressible, les arbitrages se font notamment sur le transport automobile.
Une certitude, le blocage des prix, la TIPP flottante et autres martingales pour peser sur les prix à la pompe seront en tête des dossiers que le prochain président aura à gérer, quel qu'il soit.

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