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mardi 17 avril 2012

Polémique sur les droits d'inscription à l'EM Strasbourg.


La direction de l'école souhaite en effet augmenter à 7500 euros par an à compter de la rentrée de septembre 2012, les frais payés par les étudiants. Crédits photo: Photo EM Strasbourg
La direction de l'école souhaite en effet augmenter à 7500 euros par an à compter de la rentrée de septembre 2012, les frais payés par les étudiants.
 
 
 L'école de commerce, rattachée à l'Université de Strasbourg, veut augmenter de 1000 euros les frais de scolarité pour les nouveaux entrants à la rentrée prochaine, au grand dam des associations d'étudiants.
 
Depuis plusieurs semaines c'est le bras de fer en Alsace entre la direction de l'école de management, EM Strasbourg, et les associations d'étudiants sur l'épineuse question des droits d'inscription.
La direction de l'école souhaite en effet augmenter à 7500 euros par an à compter de la rentrée de septembre 2012, les frais payés par les étudiants qui intégreront en première année le programme Grande Ecole. Ces frais sont actuellement de 6500 euros, ce qui place l'école parmi les bons élèves de la Conférence des grandes écoles ; mais il est vrai aussi qu'il s'agira de la troisième hausse depuis 2007-2008: ils sont passés de 4500 euros en 2007-2008, à 5100 euros en 2008-2009 et 5600 euros en 2009-2010.
Cette décision de la nouvelle directrice générale de l'école, Isabelle Barth, arrivée il y a tout juste une année aux commandes de l'école, suscite la colère de la principale organisation d'étudiants, l'Afges (Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg), qui a envoyé une lettre ouverte au président de l'Université de Strasbourg (à laquelle est rattachée la business school) et aux membres du congrès de l'Université. «La dynamique dans laquelle sont lancées les Grandes Ecoles est néfaste à la démocratisation de l'enseignement supérieur», écrit l'association en soulignant qu'en moins de dix ans, «les frais d'inscription de l'EM Strasbourg ont augmenté de près de 50 %» et en s'élevant contre «une surenchère des frais d'inscription (…) sous-tendant qu'ils sont un gage nécessaire et suffisant de la qualité du diplôme délivré».

Pour Isabelle Barth, cette décision est inéluctable sachant que le programme Grande Ecole doit s'autofinancer dans un environnement où l'université ne peut pas contribuer davantage financièrement à son développement. «Notre école a connu une progression de ses effectifs de 50 % en trois ans et est engagée dans une phase de consolidation qui suppose d'avoir les moyens de nos ambitions, à savoir rayonner au niveau régional, national et international», rappelle-t-elle. Plusieurs chantiers sont programmés notamment en termes de formation continue (Executive MBA) ou initiale (programme Bachelor). «Si nous n'obtenons pas le feu vert pour cette hausse de 1000 euros des droits d'inscription, nous serons sans doute contraints de revenir sur certains aspects de notre plan de développement, par exemple les services aux étudiants ou encore le développement international», indique-t-elle.
La nouvelle directrice qui présentera demain (et pour la seconde fois) au conseil d'administration de l'université de Strasbourg ce projet d'augmentation des frais étudiants, a toutefois bon espoir d'être entendue et suivie par sa tutelle. «A 7500 euros par an pour les nouveaux entrants, nous restons parmi les écoles de management les moins onéreuses du marché. En outre ce tarif est constant tout au long de la scolarité de l'étudiant, à la différence d'autres écoles. Et lorsqu'un d'entre eux part à l'étranger dans une université étrangère, il ne subit pas de surcoût», affirme Isabelle Barth, en rappelant que l'école compte 25 % de boursiers et affiche des taux d'insertion professionnelle toujours élevés (plus de 80 % six mois la sortie) à des salaires moyens de 33.000 euros.

L'Essec a franchi le cap des 15 000 euros:

Les étudiants de l'Afges en appellent, eux, à leur université, «attachée à un modèle social». «Est-elle prête à accepter des formations à des coûts qui donnent le tournis (….) On court à l'évidence le risque d'une logique concurrentielle au sein de l'université, avec des moyens très inégaux pour chaque composante». Ils annoncent pour 2016 la prochaine augmentation des frais d'inscription, lesquels passeront à 8500 euros, ce que confirme l'école.
L'exemple de l'EM Strasbourg est en tout cas caractéristique de ce qui se passe actuellement dans la plupart des business schools françaises. Confrontées à des problèmes budgétaires dès lors que leur tutelle n'a plus les moyens d'augmenter leur contribution, alors même qu'elles doivent recruter de nouveaux professeurs, se lancer dans la bataille des accréditations ou encore jouer la carte de l'international, augmenter les droits d'inscription reste leur seule arme.
Selon une étude du magazine L'Etudiant, ils augmentent en moyenne de 10 % chaque année, avec des seuils psychologiques forts comme celui qu'a franchi l'Essec en facturant 15.000 euros ses 2ème et 3ème années (la première année étant à 9500 euros).

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