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lundi 28 mai 2012

Christine Lagarde ou l'art des phrases qui fâchent.

De l'avis général, le passage de Christine Lagarde à Bercy a été une réussite, notamment pendant la crise. Mais, du point de vue de la communication, ses débuts ont été difficiles.
De l'avis général, le passage de Christine Lagarde à Bercy a été une réussite, notamment pendant la crise. Mais, du point de vue de la communication, ses débuts ont été difficiles.


 La patronne du FMI, qui s'est attirée les foudres des Grecs en les rendant responsables de leur situation, n'en est pas à son premier tollé. Son parcours politique est émaillé de sorties… pas toujours bien comprises. Retour sur ces couacs.

Provocation, gaffe, franc-parler, naïveté, mise en garde… Difficile de qualifier les dernières déclarations de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde. Samedi, celle-ci s'est attirée la colère du peuple grec, après avoir expliqué dans un entretien au Guardian que les Grecs auraient moins de difficultés au quotidien s'ils commençaient par payer leurs impôts. De quoi provoquer une levée de boucliers tout le week-end, d'Athènes à Paris en passant par les Grecs eux-mêmes.
Pourtant, à y regarder de plus près, ces propos ne s'apparentent pas à une gaffe au sens strict du terme, même s'ils sont maladroits. Au lendemain de cette interview, elle a tenté de désamorcer la polémique sur sa page Facebook. Mais sans succès.
En fait Christine Lagarde n'en est pas à son premier tollé en termes de communication. Unanimement reconnu comme réussi, son passage à Bercy durant quatre ans (2007 à 2011) n'est en effet pas exempt de quelques petits ratés de communication. Tous réalisés toutefois au début de ses nouvelles fonctions.
•La fin de la crise trop vite annoncée.

En août 2007, soit quelques mois après son arrivée à Bercy, elle déclarait sur une radio, juste après que la Banque centrale américaine (Fed) a abaissé d'un demi-point son taux directeur: «Je pense que le gros de la crise est derrière nous» . Un optimisme qui ne pouvait plus mal tomber. Quelques jours plus tard démarrait en effet aux États-Unis la crise des subprimes, puis les réactions en chaîne menant le monde à la crise financière, économique puis de la dette, en passant par la faillite de Lehman Brothers et les milliards d'euros injectés pour tenter de sauver les pays périphériques de la zone euro.
•Rigueur ou pas rigueur?
Quelques jours plus tard, Christine Lagarde lâche le mot qui fâche sur Europe 1, en évoquant ouvertement «un plan de rigueur» . Une hérésie alors que depuis des semaines, le premier ministre François Fillon s'évertuait à bannir ce mot du discours des membres de son gouvernement, au profit d'éléments de langage plus «soft» («plan de revalorisation», «effort constant»). Certes, la ministre avait précisé que ce plan était « pour l'essentiel destiné à la fonction publique» (non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux), mais le mot tabou était lâché. Le lendemain, François Fillon, ainsi que le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, ont d'ailleurs chacun rectifié le tir.
• Le vélo comme solution à l'essence trop chère.
La même année, l'ancienne présidente du cabinet d'avocats Baker & McKenzie avait choqué les Français en proposant une solution quelque peu loufoque à l'envolée des prix de l'essence. Le prix du baril de pétrole flambe? Les prix à la pompe sont trop élevés? Plutôt que de baisser les taxes sur le carburant, elle lance dans les colonnes du Parisien: «Sur des petits trajets, quand on n'est pas très chargé, pourquoi ne pas laisser la voiture au garage? Dans les grandes agglomérations ou dans les petites villes de province, utilisons les bicyclettes.» Un message incompris d'une partie des citoyens, qui n'ont justement pas d'alternatives à la voiture, notamment pour aller travailler. À l'époque (novembre 2007), le gazole venait d'atteindre un nouveau record à 1,14 euro le litre, et le super sans plomb frôlait 1,30 euro le litre.
•360° degrés pour rien
Deux ans plus tard, au lendemain de l'annonce du gouvernement Fillon III, la ministre reconduite à son poste tente de répondre aux critiques de l'opposition, qui dénonce l'absence de réel changement. Sur France Info, elle déclarait ainsi le 15 novembre 2010: «Il (le nouveau gouvernement, NDLR) est totalement révolutionnaire. Le principe de la révolution, comme expliqué brillamment par Jean-Louis Bourlanges, c'est que vous faites un tour complet à 360°.» Suffisant pour provoquer les sarcasmes de l'opinion notamment sur les réseaux sociaux, où les internautes de rappeler qu'après un tour de 360 degrés… on en est toujours au même point!

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