Benoît Flamant, co-fondateur d’IT Asset Management, société de gestion spécialisée dans les valeurs technologiques, revient sur le résultat très décevant de l’introduction du réseau social.
Cela confirme qu’il ne faut jamais rentrer dans le capital d’une société au moment d’une introduction en Bourse. D’autres sociétés avant Facebook avaient déçu, à l’image de Zynga.
Que pensez-vous des dirigeants de Facebook?
Le marché a perdu confiance. Les dirigeants n’en font qu’à leur
tête. Zuckerberg a mené tout seul l’acquisition d’Instagram. Cela pose
des questions. Sheryl Sandberg est inaudible pourtant elle devrait avoir
un rôle important vis-à-vis des investisseurs. Pour investir dans une
société, il faut avoir confiance dans le management. Ici, ce n’est pas
le cas.
Quels autres éléments vous ont dissuadé d’investir dans Facebook?
Le fait que les analystes baissent leurs estimations pendant la
tournée réalisée auprès des investisseurs, c’est du jamais vu. Cela pose
de sérieuses questions et de toute évidence, c’est le management qui a
orienté cette décision. Par ailleurs, le titre était à peine coté qu’il
était déjà très fortement vendu à découvert. Cela voudrait dire que des
banques introductrices ont prêté des titres pour que cette pratique ait
lieu...
Facebook a tout de même un vrai modèle économique. Quel serait un
cours juste pour investir dans cette action [ndlr: le titre perd encore
2,38% à 27,53 dollars] ?
Effectivement, le modèle est là. L’analogie avec Google est
tentante mais elle ne me paraît pas justifiée. La recherche sur internet
est facile à monétiser. D’ailleurs, Google a multiplié son chiffre
d’affaires par plus de 20 depuis son introduction. Mais Facebook a un
côté très différent, plus proche d’une vente privée ou de ventes
tupperware, entre amis. Encore une fois, je n’ai pas confiance dans le management, la question d’un cours précis ne peut pas se poser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire