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lundi 28 mai 2012

Sauvetage bancaire à haut risque pour Madrid .

Bankia représente 10 % du système financier espagnol.
Bankia représente 10 % du système financier espagnol.


 Plus de 23 milliards d'euros vont être nécessaires pour renflouer la quatrième banque espagnole.



Alerte rouge sur le système bancaire espagnol. Le quatrième établissement du pays, Bankia, en situation de quasi-banqueroute et nationalisé depuis quelques semaines, a dévoilé vendredi soir l'exacte ampleur de ses difficultés. Elles se sont révélées abyssales. Pour assainir ses comptes gangrenés par la crise de l'immobilier, Bankia réclame désormais 19 milliards d'euros à Madrid. La somme s'ajoutera aux 4,5 milliards versés le 9 mai. La facture atteint donc le niveau historique pour un sauvetage espagnol de 23,5 milliards. La somme sera apportée par l'État sous forme de prêts, transformables en capital.
Bankia représente 10 % du système financier espagnol. Madrid ne pouvait l'abandonner à son sort sous peine de menacer l'équilibre de tout son paysage bancaire. L'État financera ce sauvetage en injectant de la dette publique au capital de la banque, affirme l'édition de samedi du quotidien El Pais. Huit institutions financières ont bénéficié d'un soutien public, pour un total de 33 milliards d'euros.
En parallèle, les régions surendettées commencent à leur tour à réclamer de l'aide financière à leur capitale.

Comptes réestimés:

La fragilité de Bankia provient de son exposition au secteur immobilier espagnol. La banque détient ainsi un portefeuille immobilier de 37,5 milliards d'euros, dont 32 milliards sont considérés comme des créances douteuses, risquant de ne pas être remboursées. La banque a profité vendredi de l'annonce de son besoin de recapitalisation pour revoir l'estimation de ses comptes 2011. Alors qu'elle avait publié il y a quelques semaines un bénéfice de 300 millions d'euros, elle affiche désormais une perte de 2,97 milliards. Cette réévaluation brutale laisse peser un soupçon sur la vraisemblance de l'ensemble des comptes du secteur bancaire. Le président de Bankia, Jose Ignacio Goirigolzarri, a tenté de rassurer les investisseurs et clients: après son assainissement, Bankia sera «solide, efficace et rentable», a-t-il assuré.
La fragilité du système bancaire espagnol inquiète d'autant plus que la probabilité des scénarios de sortie de la Grèce de l'euro semble se renforcer. En cas de faillite grecque, la courroie de transmission de la crise vers la zone euro pourrait ainsi passer par les banques espagnoles, redoutent les économistes. Très affaiblies, celles-ci peineraient à encaisser les moins-values sur leurs titres grecs.
L'Institut de la finance internationale (IIF) partage ces craintes. «Ceux qui pensent que l'Europe, et plus généralement l'économie mondiale, est préparée à une sortie de la Grèce devraient à y réfléchir à deux fois», estime son président, Charles Dallara.

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