Les ménages ont dépensés 0,6% de plus en avril, rapporte l'Insee. Mais ce rebond est alimenté en quasi-totalité par la consommation en énergie, provoquée par un temps exceptionnellement froid pour la saison.
Malgré les apparences, ceci n'est pas forcément une bonne nouvelle.
La consommation des ménages a rebondi de +0,6% en avril, après avoir
chuté de 2,6% en mars, rapporte l'Insee ce jeudi. Les économistes s'attendaient en moyenne à une hausse de 0,3% seulement.
La
principale raison de cette reprise n'est autre qu'un boom des dépenses
en énergie (+10,2%) qui n'est dû qu'au mauvais temps. «Les températures
inférieures aux normales saisonnières en avril ont notamment soutenu les
dépenses de chauffage (gaz, électricité, fioul)», explique l'Insee.
Tous
les autres postes de consommation, à l'exception d'un, sont en berne.
Les Français se sont littéralement serrés la ceinture, notamment en
achetant moins de produits alimentaires, qui baissent de 0,5% après
avoir chuté de 2,1% en mars. La pluie ayant démotivé les adeptes du
shopping, les dépenses en textile-cuir ont dégringolé de 8,2%, après une
baisse de 0,3% en mars. Elles sont d'ailleurs au plus bas depuis dix
ans.
Les achats d'automobile ont eux aussi subi un recul, de 2%,
alors qu'ils avaient augmenté de 2,8% en mars. Le seul secteur qui sort
son épingle du jeu est l'équipement du logement (+1,1% après +0,6%).
Les signaux envoyés par les dernières données économiques sont nuancés. «Vu la récente baisse des prix pétroliers et la hausse de la confiance des ménages,
nous nous attendons à une hausse de la consommation d'ici à la fin du
printemps, prévoit Alain Carbonne, économiste France chez Natixis.
Toutefois, la stagnation des revenus des ménages suggère qu'il n'y aura
pas de rebond prononcé de la consommation au-delà de cet horizon.» La
consommation restant l'un des moteur de l'expansion économique du pays,
sa fragilité apparaît de mauvais augure pour les perspectives de
croissance.
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