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mardi 12 juin 2012

Réduire le déficit à 3 % en 2013 sera difficile.

Le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, à Paris.
Le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, à Paris.


 L'aggravation de la crise européenne rend plus compliqué le bouclage  du budget français pour 2012 et 2013.



L'équation budgétaire se complique pour Bercy. Lors de la campagne électorale, François Hollande avait promis de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB en 2012 et à 3 % en 2013. Il avait, en cela, repris exactement les engagements transmis à Bruxelles par le précédent gouvernement Fillon. Mais jour après jour, cet objectif se complique.
Selon une information de BFM, la France pourrait être contrainte, au lendemain des législatives, de demander à ses partenaires européens de reporter d'un an le délai pour revenir à ces 3 %. Fermement démentie par le ministère des Finances, qui la qualifie de «mensonge», cette rumeur n'en est pas moins révélatrice des difficultés actuelles. L'aggravation de la crise européenne bouscule les prévisions de croissance alors même qu'en 2012, l'État devra faire face à une perte exceptionnelle de 4,3 milliards liée à un procès perdu par le fisc.
Au point que le nouveau ministre des Finances, Pierre Moscovici, a avoué la semaine passée que le déficit s'établissait, cette année sur une tendance à 5 %. Revenir à 4,5 % suppose donc de trouver 10 milliards de plus que prévu: c'est la tâche des équipes de Bercy qui préparent le budget rectificatif de 2012, qui sera présenté en juillet.

Le flou sur les dépenses:

Le vrai défi porte toutefois sur 2013. La prévision, faite par François Hollande pendant la campagne, d'une croissance économique à 1,7 % l'an prochain, semble désormais irréaliste. L'OCDE prévoit une hausse du PIB de 1,2 %, la Commission de Bruxelles de 1,3 %. Les économistes privés sont encore plus pessimistes. «Nous tablons sur une croissance de 0,5 % en 2013. Cela signifie que pour atteindre les 3 % de déficit, il faudra faire 18 milliards d'effort budgétaire en plus de ce qui était prévu dans le programme Hollande», explique Michel Martinez, économiste à la Société générale. Ce programme était déjà lourd pour le contribuable: 45 milliards de hausse d'impôts. Il risque donc de dépasser les 60 milliards. À moins que le gouvernement ne change son fusil d'épaule et n'opte pour des économies sur les dépenses publiques, comme le préconisent la Commission européenne et la Cour des comptes.
«Freiner les dépenses nuirait moins à la croissance que de relever fortement la fiscalité», souligne Michel Martinez. Or le maintien de l'activité est crucial. «Il faut à tout prix éviter que le tour de vis budgétaire ne fasse basculer la France en récession, enclenchant un cercle vicieux à la grecque», avertit Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.
Pour l'instant, le gouvernement Ayrault semble très loin de privilégier les économies de dépenses par rapport aux hausses d'impôts. Il se refuse même à dévoiler comment il compte limiter la progression des dépenses publiques à 1 % par an, comme prévu dans le programme Hollande.
L'exécutif se réfugie derrière l'audit de la Cour des comptes, qui sera rendu fin juin. Pour autant, Bercy commence à se rendre compte que la seule potion fiscale pouvait être dangereuse. Pour preuve, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a laissé entendre lundi que le gouvernement reviendrait sur son projet de hausse de la CVAE, un des impôts remplaçant la taxe professionnelle, «car ce n'est pas le moment d'affaiblir le tissu économique». Verdict après les législatives.

L'OCDE préconise un relèvement de l'âge de départ à la retraite:
Voici un rapport que serait bien inspiré de lire François Hollande…Selon l'OCDE, les gouvernements vont devoir relever l'âge de départ à la retraite afin de garantir la pérennité des systèmes de pension. D'ici à cinquante ans, l'espérance de vie à la naissance devrait progresser de plus de sept ans, et l'OCDE estime que l'âge moyen de départ sera à long terme de 65 ans dans la moitié des pays développés et de 67 à 69 ans dans 14 d'entre eux.
Ces relèvements ne devraient toutefois absorber les effets de l'allongement de l'espérance de vie que dans 6 pays pour les hommes et dans 10 pays pour les femmes. Les gouvernements devraient donc envisager de lier l'âge de la retraite à l'espérance de vie, comme au Danemark et en Italie, et redoubler d'efforts pour promouvoir les pensions privées.

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