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jeudi 17 janvier 2013

Ces chômeurs qui travaillent en toute légalité.

42 % des chômeurs en activité réduite en 2011 ont travaillé plus de 110 heures dans le mois.
42 % des chômeurs en activité réduite en 2011 ont travaillé plus de 110 heures dans le mois.

 Les demandeurs d'emploi qui cumulent allocation et activité ont doublé en vingt ans.

En première analyse, le résultat peut sembler paradoxal et même contre-intuitif. Et pourtant, il est, on ne peut plus, vrai. En période de crise, le nombre de chômeurs qui travaillent augmente! Il ne s'agit pas, même si c'est également probablement le cas, d'une hausse du nombre de «travailleurs au noir», c'est-à-dire non déclarés. Mais de chômeurs tout ce qu'il y a de plus officiellement recensés par Pôle emploi qui exercent une activité… réduite.
Le ministère du Travail le démontre d'ailleurs dans l'une de ses publications rendues publiques jeudi et ironiquement intitulée «Quand les demandeurs d'emploi travaillent». Selon cette note du service d'étude de la Rue de Grenelle, sur les 4,4 millions de demandeurs d'emploi inscrits en juin 2012 à Pôle emploi dans l'une des trois catégories de référence, un tiers (précisément 1,4 million) travaillaient. Soit le double, peu ou prou, du nombre de demandeurs d'emploi en activité réduite (qui travaillent moins ou plus de 78 heures dans le mois) recensés dans les années 1990. Depuis le début de la crise, les évolutions mensuelles du nombre de chômeurs ont quasiment toujours été supérieures pour ceux en activité réduite que pour leurs voisins sans aucune activité.

Et pour cause: faute de pouvoir décrocher un CDI à temps plein, les chômeurs acceptent des CDD à temps partiel, des «minijobs» comme on les appelle outre-Rhin, pour joindre les deux bouts. Ainsi 42 % des chômeurs en activité réduite en 2011 ont travaillé plus de 110 heures dans le mois, seuil au-delà duquel le cumul entre allocation-chômage et revenu d'activité n'est plus possible.
L'évolution du nombre de ces «chômeurs qui travaillent» résulte pour les trois quarts de mouvements entre catégories. Et essentiellement «en provenance ou en direction de la catégorie A» qui regroupe les chômeurs sans aucune activité et qui dépasse aujourd'hui 3,1 millions de personnes. Au total, la crise a réduit durablement les sorties des listes de Pôle emploi des chômeurs exerçant une activité réduite.

Des mères de famille:

Basée sur des données de fin 2011, l'étude publiée par le ministère du Travail fait ressortir que les demandeurs d'emploi en activité réduite «ont un niveau d'études globalement plus élevé et sont également un peu plus qualifiés» que les autres chômeurs. Il s'agit même «plus souvent de femmes, de personnes d'âges médians, vivant en couple, avec des enfants à charge». Bref, des mères de famille qui ont arrêté de travailler pour faire et élever leurs enfants et qui, à défaut de pouvoir travailler en CDI, exercent des petits boulots à temps très partiel pour tenter de revenir sur le marché du travail.
Certaines catégories de chômeurs ont enfin tendance à cumuler, plus que d'autres, activité et indemnisation. Ainsi, en janvier 2012, 81 % des chômeurs intermittents du spectacle indemnisés et 54 % des demandeurs d'emploi intérimaires indemnisés travaillaient en activité réduite.
Si bien qu'au final, sur les inscrits depuis début 2010, les demandeurs d'emploi en activité réduite ont en moyenne passé la moitié de leur période de chômage… à travailler.

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