«Les tensions sont de plus en plus fortes entre acheteurs et vendeurs», souligne Bernard Cadeau, président du réseau Orpi.
Les transactions se sont effondrées l'an dernier, et aucun rebond n'est attendu cette année. Pour éviter de casser le fragile équilibre qui a permis aux prix de résister, il faudra du doigté lors de la loi sur le logement. Et des taux d'intérêt stables.
Et maintenant? Après une année 2012 où les prix des logements ont
globalement résisté, mais où les transactions ont chuté d'environ 20%,
nul rebond n'est attendu cette année. Les professionnels tablent sur une
année 2013 dans la lignée de 2012 avec des transactions toujours
déprimées et des prix en léger recul (de quelques pour-cent). «Les prix
poursuivront une érosion lente mais probablement plus marquée qu'en
2012», estime Sébastien de Lafond, le président de Meilleursagents.com.Si le marché se fige, c'est d'abord en raison du niveau des prix. «Les tensions sont de plus en plus fortes entre acheteurs et vendeurs»,
souligne Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. L'écart qui se
creuse entre les attentes des uns et les aspirations des autres est très
handicapant pour le marché.» Dans son enseigne, le prix que souhaite
atteindre le vendeur est 15% plus élevé que ce qu'est prêt à payer
l'acheteur pour un appartement et 17% pour une maison. Résultat: les
délais de ventes moyens dépassent désormais les 100 jours, comme c'est
le cas chez Laforêt.
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Un fragile équilibre…
Pour sortir de
là, Orpi estime que près de deux vendeurs sur trois devront «revisiter
leur prix» avec des baisses de 5 à 15%. Jusqu'ici les taux des crédits ont
permis de soutenir la demande. Pour que le marché maintienne son
fragile équilibre, il faudra aussi que ces taux restent bas. Sur fond de
hausse du chômage, dans une économie déprimée, la future loi logement
qui doit être votée cette année exigera du doigté. Notamment pour revoir
les rapports entre locataires et bailleurs. La rénovation énergétique
de l'habitat, de laquelle Cécile Duflot espère 75.000 créations
d'emplois, est, elle, un défi en temps de crise. Pour les ménages,
pragmatiques, 2013 est avant tout synonyme de hausse des impôts sur le
logement. D'autant qu'une mauvaise surprise est venue du Conseil
constitutionnel, qui a supprimé la décote de 20% prévue sur les plus-values immobilières réalisées cette année…

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