Un mois après son départ de la présidence de Leg (Havas), Gabriel Gaultier lance Jésus, une agence dédiée à la communication alimentaire.
Il n'a pas tardé à rebondir. Un mois tout juste après avoir quitté la
présidence de l'agence Leg, en raison d'un désaccord avec son
actionnaire Havas, Gabriel Gaultier a les pupilles qui pétillent et les
papilles en alerte. À 55 ans, le publicitaire prend la tangente, quitte
l'univers des groupes auxquels il a toujours appartenu (BETC, Young
& Rubicam et Havas) pour lancer une nouvelle agence indépendante:
Jésus.
Un nom de baptême provocateur qui cache en fait une acception très prosaïque («gros saucisson sec») et un positionnement atypique: l'alimentaire. «Il n'y a plus de bonne pub de bouffe, estime Gabriel Gaultier. La communication corporate a tout envahi, alors que l'alimentaire véhicule des dimensions culturelles, historiques et de partage exceptionnelles.» Et de citer notamment les campagnes Herta des années 1980 («Ne passons pas à côté des choses simples») de Jean & Montmarin ou les dernières annonces de la chaîne bio Naturalia («Ne soyons pas bio à moitié») conçues par Leg.
Un nom de baptême provocateur qui cache en fait une acception très prosaïque («gros saucisson sec») et un positionnement atypique: l'alimentaire. «Il n'y a plus de bonne pub de bouffe, estime Gabriel Gaultier. La communication corporate a tout envahi, alors que l'alimentaire véhicule des dimensions culturelles, historiques et de partage exceptionnelles.» Et de citer notamment les campagnes Herta des années 1980 («Ne passons pas à côté des choses simples») de Jean & Montmarin ou les dernières annonces de la chaîne bio Naturalia («Ne soyons pas bio à moitié») conçues par Leg.
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Des partenaires au capital:
«En
plus, l'avantage dans ce secteur, c'est que plus tu conçois de
publicités, meilleur tu es», poursuit Gabriel Gaultier, qui ne rêve que
d'une chose: travailler de façon artisanale, «ma marque de fabrique»,
explique-t-il. La terre ne ment pas, «la bouffe non plus», estime le
publicitaire, considéré par ses pairs comme l'un des plus talentueux
directeurs artistiques de sa génération, qui se lance dans l'aventure
«from scratch», c'est-à-dire en partant de zéro.
Mais Gabriel
Gaultier semble très confiant. Il ambitionne déjà d'étendre son activité
à l'international, notamment à Londres et New York, et se dit prêt à
ouvrir le capital de Jésus à des partenaires. Ses modèles: BBH ou Mother
au Royaume-Uni. Des agences qui savent faire de l'artisanal à grande
échelle. Difficile à reproduire en France mais le secteur s'y prête plus
qu'un autre, selon le publicitaire. «La France n'est-elle pas le pays
du luxe et de la bouffe?», lance-t-il. Cette nouvelle expérience
pourrait aussi être pour Gabriel Gaultier l'occasion de créer un
magazine, un de ses vieux rêves.
L'agence Leg, que Gabriel
Gaultier avait fondée en 2002, devrait prochainement quitter ses locaux
du boulevard Sebastopol à Paris pour rejoindre le siège de Havas à
Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. «Le déménagement m'a déterminé à
partir, raconte-t-il. J'avais encore mon indépendance artistique mais
plus stratégique.» Leg, qui emploie 55 salariés, compte SFR, BforBank,
Nike, Generali et Vinci parmi ses principaux clients, et quelques
budgets médias comme Ouï FM.

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