INFOGRAPHIE - Les ventes du constructeur ont décru de 6,3 % en 2012, à 2,55 millions de véhicules. La croissance hors d’Europe n’a pas compensé l’effondrement des volumes sur le Vieux Continent. Le groupe mise sur un rebond en 2013.
Renault a souffert l’an dernier, mais moins que PSA Peugeot Citroën, grâce à un plus fort dynamisme à l’international. Trois jours après avoir annoncé son projet de supprimer 7500 postes en France d’ici
à 2016, le groupe au Losange a dévoilé des ventes en baisse de 6,3 %,
tombées à 2,55 millions de voitures. Sur la même période, les
immatriculations de son rival français ont dégringolé de 16,5 %.
Sans
surprise, Renault a été lourdement pénalisé par sa performance en
Europe. Les livraisons du constructeur y ont plongé de 18 %, soit plus
que ses concurrents généralistes. Résultat, sa part de marché s’est
encore effritée, passant de 9,7 % à 8,5 % pour les véhicules
particuliers. «Dans un contexte de surcapacités automobiles entraînant
une forte agressivité commerciale, nous avons plutôt choisi de défendre
nos marges», s’est justifié Jérôme Stoll, le directeur commercial. Mais
Renault a surtout pâti d’une «gamme vieillissante», a-t-il reconnu. La
Clio 4, principale nouveauté, n’est en effet sortie qu’en octobre.
Pour
la première fois dans l’histoire du groupe, le Vieux Continent
représente moins de la moitié de ses volumes. Car parallèlement, il a
battu un record à l’international, avec une croissance de 9,1 %, pas
suffisante toutefois pour effacer la baisse en Europe. Au Brésil et en
Russie, les deux premiers marchés du groupe après la France, ses ventes
ont bondi de 22,7 % et de 24,3 %. Renault a aussi accéléré en Algérie
(+51,5 %). Le groupe a par ailleurs augmenté ses ventes en Iran (plus
100.000 voitures). Même si ses volumes ont chuté en deuxième partie
d’année, la situation de Renault dans ce pays contraste avec celle de
PSA. Le Lion, allié à l’américain General Motors, a dû y arrêter ses activités en février dernier, en raison du renforcement des sanctions internationales.
Succès du Duster:
Sur
les marchés émergents, Renault a bénéficié du succès de sa gamme
low-cost, vendu hors d’Europe sous la marque Renault (et sous badge
Dacia sur le Vieux Continent). Au total, il a écoulé 954.000 véhicules
de la famille de la Logan, soit une progression de 17 %. Cette gamme
low-cost pèse désormais 37 % des ventes totales du groupe. Son succès
est porté par le 4 x 4 Duster, particulièrement adapté aux besoins
locaux, qui représente près du tiers des volumes de cette gamme.
Sur
un marché mondial qu’il prévoit en hausse de 3 % - avec un recul d’au
moins 3 % en Europe - Renault compte rebondir cette année. «C’est
clairement une croissance des volumes et des parts de marché que l’on
attend en 2013 dans l’ensemble des marchés y compris en Europe», a
déclaré Jérôme Stoll, à condition que ses hypothèses de marché se
réalisent. À moins d’un exploit, le groupe n’atteindra toutefois pas
cette année l’objectif de plus de 3 millions de voitures qu’il avait
fixé début 2011.
Pour grandir cette année, le groupe mise sur «une
véritable offensive produits» selon son directeur commercial. Il table
sur la montée en puissance de sa nouvelle Clio, le lancement du
crossover Captur, qui sortira au printemps, ou sur les récentes Logan et
Sandero, chez Dacia. Le groupe parie aussi sa ZOE électrique, même si
le marché tarde à décoller (Renault a écoulé seulement 16.000 véhicules
de ce type en 2012).
À moyen terme, le groupe mise sur son
implantation industrielle en Chine, où il n’a vendu que 30.000 voitures
l’an dernier - un chiffre toutefois en hausse de 22,4 %. «Nous espérons
obtenir l’autorisation des autorités chinoises au milieu du premier
semestre afin de pouvoir construire notre propre usine, avec notre
partenaire Dongfeng», entre 2014 et 2016.

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