
Les employés réclament un salaire minimum multiplié par plus de deux à 15 dollars de l'heure contre 7,25 dollars actuellement.
Fait rarissime dans les rues de New York. Des
centaines d'employés de McDonald's et d'autres chaînes de restauration
rapide se sont mobilisés lundi pour demander des revalorisations de
salaire. Les manifestants réclament un salaire minimum multiplié par
plus de deux, à 15 dollars de l'heure contre 7,25 dollars actuellement.
Devant
près de 60 enseignes de fast-foods, comme McDonald's, Wendy's, KFC et
Burger King, les protestataires scandaient: «Nous ne pouvons survivre
avec 7,25 dollars de l'heure et maximiser nos salaires.» Ils incitaient
en outre les clients à ne pas venir consommer dans les restaurants. Les
grévistes qualifient leurs conditions de travail «d'abusives». «C'est
bruyant, il y fait très chaud, on vous demande d'être très rapide, on
vous met la pression. Parfois, vous ne pouvez même pas faire de pause.
Tout ça pour 7,25 dollars de l'heure, c'est dingue», s'insurge Nathalia
Sepulveda, employé d'un McDonald's dans le Bronx, foyer de la révolte.
Plusieurs
représentants politiques soutiennent ce mouvement y compris des
républicains. Jerrold Nadler, représentant du Parti démocrate à New
York, a par ailleurs déclaré que «l'industrie de la restauration rapide
brasse 200 milliards de dollars par an et pourtant la plupart des
salariés dépendent des aides alimentaires et médicales, c'est un
scandale.» Selon le New York Times ,
les salariés des fast-foods qui gagnent le salaire minimum ont un
pouvoir d'achat inférieur à celui de leurs collègues des années 1950…
Des salaires doublés généreraient une petite hausse de prix:
Jonathan
Westin, directeur de Fast Food Forward - le groupe à l'initiative de la
protestation -, estime par ailleurs qu'une hausse des salaires des
employés des chaînes de restauration rapide serait bénéfique au pays.
Selon lui, «si ces salariés ont plus d'argent à dépenser, ils le feront
ici et soutiendront ainsi toute l'économie du pays». Fast Food Forward
parie sur une poursuite du mouvement avec le relais des villes du nord
et du centre des États-Unis, comme Chicago, Detroit, Flint, Kansas City,
Milwaukee et Saint-Louis.
L'ampleur de ce mouvement a pu être accentuée par les derniers conseils insufflés par McDonald's à ses salariés.
Plutôt que d'accéder à leurs demandes d'augmentation, le roi du
hamburger a lancé, en partenariat avec Visa, un site leur apprenant à
faire des économies...
Bien mal lui en a pris, car à en croire une
récente étude de l'université du Kansas, un doublement des revenus de
ses employés aurait peu d'impact. Elle provoquerait une augmentation du
prix du Big Mac de seulement 68 cents (0,50 euro). Le sandwich vedette
passerait ainsi de 3,99 à 4,67 dollars (3,50 euros), affirme l'auteur de
l'étude, Arnobio Morelix, citée par le Huffington Post américain .
De fait, l'universitaire a constaté que seuls 17,1% des revenus du
géant sont consacrés aux salaires et avantages sociaux de ses quelque
500.000 employés américains. Reste à savoir si McDonald's est prêt à
reconsidérer les salaires de ses employés.
Les cours des valeurs:
MCDONALD'S
98,31$ +0,45%
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire