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jeudi 10 mai 2012

Les premiers bémols au programme d'Hollande.

François Hollande, mercredi à Paris.
François Hollande, mercredi à Paris.



 Le nouveau président ne baissera pas les salaires des patrons d'entreprises publiques dès la fin du mois.




Quand la conjoncture économique, l'environnement international ou tout simplement l'actualité d'un pays s'en mêlent, il peut arriver qu'une promesse de campagne ne soit rapidement plus au goût du jour.
Nicolas Sarkozy le sait bien, qui avait fait voter la loi Travail, emploi, pouvoir d'achat (la fameuse loi Tepa) quelques mois avant que ne se déclenche la plus importante crise internationale depuis la Grande Dépression. Et qu'il ne soit obligé de détricoter tout au long du quinquennat un texte qui avait constitué la colonne vertébrale de sa campagne de 2007.
À peine élu, François Hollande voit certaines de ses promesses confrontées à la réalité économique. D'abord, le léger recul des prix de l'essence depuis quelques semaines enlève sa pertinence à l'engagement de bloquer les prix des carburants dès le premier mois de son mandat. «Ce n'est peut-être pas le moment de bloquer. Il faut bloquer quand les prix montent», a indiqué mercredi son lieutenant, Michel Sapin, au micro de Radio Classique. Lequel a souligné au passage que l'important est maintenant de vérifier la répercussion sur les prix à la pompe des hausses et des baisses sur le marché international - en d'autres termes, de vérifier «les marges» des entreprises pétrolières.

«Un écart maximal de 1 à 20»:

Autre situation sur laquelle des bémols commencent à apparaître: la rémunération des patrons d'entreprises dans lesquelles l'État est actionnaire. François Hollande a inscrit dans son programme le principe d'un «écart maximal de 1 à 20» des rémunérations entre les plus bas salaires et les plus élevés. Il compte proposer cette règle dans les entreprises où il est actionnaire minoritaire (France Télécom, Renault…) et l'imposer là où il est majoritaire (EDF, Areva, GDF Suez…). «Quand François Hollande dit quelque chose dans la campagne électorale, c'est qu'il a l'intention de le mettre en œuvre», a dit mercredi Michel Sapin. Ce qui ne veut pas dire que cette proposition sera appliquée «la semaine prochaine», a néanmoins tenu à préciser celui qui était responsable du projet Hollande pendant la campagne.
Jusqu'alors, la publication d'un décret d'ici à la fin du mois était évoquée. Mais il ne s'agira pas de modifier la rémunération des patrons sur-le-champ: la situation sera modifiée à la fin d'un mandat ou lors d'une évolution de gouvernance. «Il est rare en cours de contrat de baisser le salaire des uns et des autres. Nous sommes humains», indique Sapin.
D'autant que la règle concernant les membres des comités de direction - qui pourraient alors toucher davantage que leur patron - n'est pas encore tranchée.

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