L'indonésie profite de la hausse de sa consommation intérieure (5,7% au troisième trimestre, 5,4 % au quatrième). Ci-dessus: un centre commercial de Jakarta.
Avec une croissance de 6,2 %, elle s'affiche comme l'un des pays émergents les plus solides.
La Banque asiatique de développement l'affirmait en novembre. L'Indonésie «reste plus résistante que les autres pays émergents».
L'archipel, et ses 240 millions d'habitants, le pays musulman le plus peuplé au monde, a enregistré une hausse de son PIB (produit intérieur brut) de 6,2% en 2012, contre 6,5% en 2011. Depuis 2007, l'Indonésie connaît une croissance annuelle supérieure à 6%, exception faite de 2009 où elle avait ralenti à 4,6% en raison de la crise financière de l'automne 2008.
«Il s'agit de la troisième croissance mondiale en Asie, derrière la Chine et les Philippines», se félicite Robert Prior-Wandesforde, directeur de Credit Suisse à Singapour. Et selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), elle sera encore de l'ordre de 6,6% par an jusqu'en 2016.
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Le retour des étrangers:
Le
gouvernement pousse en outre de gros investissements d'infrastructures
dans les routes, les ports, les aéroports, qui stimulent la croissance.
Mais, surtout, le pays profite du retour massif des investisseurs
étrangers qui avaient délaissé l'archipel pendant près de quinze ans.
L'Oréal, Total,
Lafarge, les Français sont sur les starting-blocks comme tous les
Européens. Au troisième trimestre de l'an dernier, les investissements
étrangers, qui représentent 32% du PIB de l'archipel, avaient bondi de
22% par rapport à la même période de l'année précédente, à 4,5 milliards
d'euros. Sur l'ensemble de l'année 2012, calcule le gouvernement, ils
devraient avoir atteint 24 milliards d'euros, un record jamais encore
égalé dans le pays.
Seule ombre au tableau, l'Indonésie souffre
d'un manque de salariés suffisamment bien formés. Il lui faut développer
le niveau de ses universités, ses filières de formation, avec des
programmes plus efficaces, soulignait l'OCDE dans son rapport 2012 sur
l'économie du pays. Et d'ajouter que seule «une croissance plus rapide
de la productivité poussera les niveaux de vie à la hausse».
Niveaux
de vie dont la disparité reste sans doute le plus grand écueil du pays.
Écueil difficile à surmonter en raison de l'isolement de nombreuses
régions défavorisées, reconnaît la Banque asiatique de développement qui
affirme, par exemple, que les différences considérables des prix du riz
au sein même de l'archipel s'expliquent à 70% par les coûts de
transport en bateaux, le mauvais état des routes et la congestion des
ports.
C'est à ces chantiers qu'il faut s'attaquer en priorité
pour que la croissance de l'Indonésie devienne plus équitable et mieux
partagée, insiste la banque.
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