Ruches installées sur le toit du Grand-Palais à Paris.
Il s’agit «d’améliorer le bol alimentaire des abeilles et de contribuer ainsi au maintien de leurs défenses immunitaires».
Des fleurs vont être plantées le long de certaines routes de France pour venir en aide aux abeilles butineuses en mal de pollen et décimées par les maladies, une initiative lancée par le gouvernement qui pourrait être étendue à terme à l’ensemble du réseau routier national.
«Au printemps 2010, des espèces végétales mellifères vont ainsi être semées sur plus de 250 km d’accotements routiers afin d’offrir aux abeilles de nouvelles ressources florales pour leur alimentation», ont expliqué mardi Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie.
Il s’agit «d’améliorer le bol alimentaire des abeilles et de contribuer ainsi au maintien de leurs défenses immunitaires», a précisé le ministère du Développement durable.
«C’est une première en France», souligne Pierre Testu, animateur du «Réseau biodiversité pour les abeilles», une association d’apiculteurs et d’agriculteurs qui va assurer le suivi apicole de l’expérimentation.
Des «jachères apicoles», qui consistent pour les agriculteurs à planter des fleurs sur les terrains en jachère, se sont développées en France (actuellement 1.500 hectares) mais rien n’avait encore été fait sur le bord des routes.
«On bénéficie pour cela de la puissance de l’Etat», souligne M. Testu. Pas moins de deux ministres sont impliqués dans l’opération, M. Bussereau, compétent pour les routes, et Mme Jouanno, pour l’Ecologie.
Cette expérimentation sera menée dans six grandes régions correspondant aux directions interdépartementales des routes -nord, nord-ouest, sud-ouest, massif central et atlantique.
Outre les semis de petites fleurs, d’autres dispositifs vont être testés comme le «fauchage tardif» qui consiste à ne faucher qu’une seule fois dans la saison sur le bord des routes et non trois fois, comme habituellement, ce qui laisse le temps à un certain nombre d’espèces de fleurs présentes naturellement dans le milieu de s’épanouir.
La démarche sera évaluée pendant trois ans -intensité du butinage, analyse du miel, composition des pollens- afin d’en apprécier l’efficacité.
A terme, l’objectif est d’étendre le dispositif à l’ensemble du réseau routier national non concédé (environ 12.000 km).
Les connaissances acquises pourront aussi être mises à la disposition des autres gestionnaires de réseaux routiers (sociétés d’autoroutes, collectivités territoriales).
«Plus de 35% de nos ressources alimentaires proviennent aujourd’hui des insectes pollinisateurs comme les abeilles. Les protéger c’est aussi assurer notre survie», fait remarquer Chantal Jouanno.
Pour Dominique Bussereau, l’objectif est de «réduire les impacts environnementaux des infrastructures routières».
Depuis dix ans, les colonies d’abeilles enregistrent des pertes très importantes. Leur taux de mortalité, qui normalement ne doit pas dépasser 5%, peut atteindre dans certaines régions du monde 40%, voire 80% dans les cas extrêmes.
Les causes sont multiples, selon les experts, qui citent les virus, les maladies, les pesticides et l’agriculture intensive.
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