Infolinks

Google Recherche

lundi 18 janvier 2010

Dix ans après, les gagnants et les perdants des 35 heures.


En 2000, le gouvernement Jospin instaurait les 35 heures. Fustigée à droite, la réforme a les faveurs des salariés. Pas de tous. Parmi les perdants : les ouvriers, les agriculteurs, les artisans et les commerçants.

Dix ans déjà ! Le 19 janvier 2000, la loi dite Aubry 2, du nom de la ministre de l’Emploi de Lionel Jospin, est promulguée, donnant le coup d’envoi aux 35 heures, généralisées deux ans plus tard à toutes les entreprises. Depuis, la mesure est entrée dans les moeurs et le terme de RTT, dans le langage courant. Emblématique, la réforme, qui s’inscrit dans la lignée des 40 heures du Front populaire, rythme désormais la vie des entreprises et des salariés. Mais certains, les cadres en particulier, en ont plus profité que les ouvriers, pénalisés de surcroît par le gel des salaires. L’électorat populaire le fera payer cher à Lionel Jospin un certain soir du 21 avril 2002. Du coup, les 35 heures sont mollement défendues par le PS, pressé de tourner la page. A droite, Nicolas Sarkozy, auteur du « travailler plus pour gagner plus », n’a cessé de fustiger une erreur historique, un « carcan » insupportable et, au fond, une vision post-soixante-huitarde de la société qui foulerait au pied la valeur travail.
Sur le plan économique, le bilan des 35 heures sur l’emploi donne lieu à une bataille de chiffres. De même que leur impact sur la compétitivité. Même si les Français ne travaillent pas, en réalité, moins que leurs voisins européens. Du côté des salariés, rares sont ceux qui se plaignent. La plupart ont réussi à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, quitte à mettre les bouchées doubles au bureau. Il y a aussi des perdants, chez les ouvriers peu payés, et des oubliés (agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales…) qui sont au-delà de 50 heures.

Un « détricotage » en douceur:
Alors quel est l’avenir des 35 heures ? Difficile d’attaquer de front une mesure aussi populaire. Depuis 2002, les gouvernements ont opéré un « détricotage » en douceur (déplafonnement et défiscalisation des heures sup, rachat de RTT…). Sur le terrain, peu d’entreprises sont toutefois revenues sur les accords des 35 heures. Mais le Medef ne désespère pas d’aboutir à un temps de travail négocié entreprise par entreprise comme en Allemagne, où aucune loi ne fixe la durée légale. Une solution qui aurait les faveurs de l’Elysée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire