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mercredi 13 janvier 2010

Irrégularités confirmées au CCE d'Air France.


Le scandale pourrait diviser durablement les syndicats de personnel au sol et les navigants, qui ne sont pas concernés, du fait d'une gestion autonome de leur comité d'entreprise depuis 2002.  
L'audit dévoilé mardi lors d'une cession extraordinaire du CCE met en avant l'utilisation de fonds à des fins personnelles ainsi que des déficits comblés régulièrement par Air France.

L'affaire tient toute la compagnie en haleine depuis trois jours. L'audit sur les comptes du comité central d'entreprise (CCE) et sa gestion entre 2007 et 2009 a été rendu public mardi après-midi lors d'un CCE extraordinaire.
Comme nous l'annoncions dans nos éditions du 11 janvier, le cabinet INA a bien relevé des irrégularités dans les comptes ainsi que des déficits importants comblés par Air France. «Nous confirmons l'utilisation des fonds du CCE à des fins personnelles, indiquait le porte-parole d'un syndicat de navigants à la sortie du CCE extraordinaire. Mais il va falloir réaliser un gros travail comptable pour sortir les choses intéressantes.»
La réunion n'a pas encore permis d'estimer le trou dans les comptes du CCE et de confirmer les chiffres obtenus auprès du comité d'entreprise : 21 à 24 millions d'euros. «On arrivera à cette somme, prévient néanmoins un de ses membres. Rien que sur 2009, nous avons une avance de trésorerie de 10 millions d'euros et un prêt contracté auprès de la banque Fortis à hauteur de 6,5 millions.  » Les dirigeants du CCE pointent également du doigt un compte courant mis à disposition par Air France. Il était utilisé par le CCE pour éviter des situations de cessation de paiement lors de périodes difficiles. Il a été soldé fin 2008 avec un débit de 7,5 millions d'euros.
Le document de 200 pages signale en annexe le paiement de loyers de l'ancienne équipe dirigeante, aux frais du CCE, ainsi que des PV d'automobiles. Il est également noté que l'un des membres de l'ancienne équipe a 7 293 euros de frais non justifiés et 10 153 euros de frais de déplacement «non précisés» entre janvier et septembre 2009. Un autre cadre du CCE comptabilise 8 907 euros de frais non justifiés. L'audit rappelle laconiquement les titulaires de Carte bleue à «apporter des précisions sur la nature de ces dépenses afin de lever les incertitudes».

Réunion à huis clos:

De son côté, la CFDT et l'ancien secrétaire général du CCE François Cabrera, visés par l'audit, sont restés sur leur ligne de défense. «C'est une vraie guerre de tranchée, explique un délégué syndical sorti de la salle en fin d'après-midi. En deux heures, nous n'avons parcouru que 20 pages du rapport.» Les responsables de la CFDT auraient mis en avant des «vices de forme» et notamment le fait que la société d'audit a mis son nez dans des budgets qui n'avaient pas été votés. Les élus CFDT auraient également mis en évidence l'attitude offensive de l'auditeur qui serait allé au-delà de ce qui lui avait été demandé.
Mardi en fin de journée, la réunion se poursuivait à huis clos sans que le sujet d'un dépôt de plainte n'ait été évoqué. Ce scandale pourrait diviser durablement les syndicats de personnel au sol et les navigants qui ne sont pas concernés du fait d'une gestion autonome de leur comité d'entreprise depuis 2002. «Il y a eu défaut de transparence, défaut de gestion et surtout pendant trop longtemps une omerta sur le sujet», indiquait dès novembre dernier au Figaro Ronald Noirot, secrétaire général de la CFE-CGC Air France et membre de l'actuel bureau du CCE. En effet, à chaque alternance, les nouvelles équipes dirigeantes ont veillé à ne pas révéler les anomalies qu'elles ont découvertes à leur arrivée.

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