Après une grande partie de la séance dans le vert, le CAC 40 a de nouveau cédé du terrain ce jeudi dans le sillage des Bourses américaines. Barack Obama annonce de nouvelles mesures sur les banques.
Une séance qui ressemble à celle de la veille. Ce jeudi, tout se passait plutôt bien à Paris, la Bourse était orientée en hausse, certes légère. Puis Wall Street a ouvert, sans direction dans l'attente de deux statistiques majeures. Elles sont tombées, l'une très bonne, l'autre très mauvaise. C'est la seconde qui l'emporte et qui donne une bonne raison aux marchés américains de plonger de nouveau dans le rouge foncé. La veille, Wall Sreet avait décroché sur fond de craintes de resserrement monétaire en Chine. Une décision qui a eu un effet net : toutes les places financières ont terminé dans le rouge.
Mauvaise nouvelle outre-Atlantique: la hausse de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (Est des Etats-Unis) a ralenti plus que prévu en janvier, selon les données publiées jeudi par l'antenne locale de la banque centrale (Fed). L'indice, considéré comme un indicateur avancé de l'activité industrielle de l'ensemble des Etats-Unis, s'établit à 15,2 en janvier, contre 22,5 (révisé) en décembre et environ 18 attendu.
Un chiffre qui a fait complètement oublier la bonne nouvelle de l'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture des six mois à venir, qui a progressé en décembre pour le neuvième mois de suite, de 1,1% selon des chiffres publiés jeudi par le Conference Board.
Par ailleurs, les investisseurs sont inquiets des nouvelles mesures que Barack Obama est en train d'énoncer concernant le secteur bancaire ce jeudi. Juste au moment de la clôture, le Président a annoncé des mesures pour limiter la taille des banques et le domaine d'activité des institutions financières et des banques afin d'encadrer les prises de risque et les excès de ce secteur. Outre-Atlantique, les bancaires chutent.
Au final, le CAC 40 a clôturé la séance en repli substantiel, de 1,7% à 3.862 points. Même tendance partout ailleurs en Europe. La Bourse de Londres a fini en baisse ce jeudi de 1,58%, à 5.335,1 points. Le Dax de Francfort a fini en recul de 1,79% à 5.746,97 points. Ce matin, les marchés asiatiques ont terminé en ordre dispersé, avec des clôtures mitigées dans la région.
Par ailleurs, l'indice PMI de la zone euro a reculé en janvier pour la première fois depuis près d'un an, à 53,6 points, signalant un ralentissement de la reprise de l'activité. En France, l'indice composite PMI se replie de 59,2 points en décembre à 58,1 points en janvier, son plus bas niveau depuis quatre mois.
Détente du côté de l'euro-dollar:
Du côté des devises, l'euro s'affaiblit encore face au dollar. Il perd ce jeudi 0,45% à 1,4047 dollars, pénalisé par la crainte que la Chine ne cherche à ralentir sa croissance et toujours par les craintes entourant la situation budgétaire grecque continuant d'affecter la monnaie européenne.
Le pétrole est aussi en baisse. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars lâche 0,34% à 75,89 dollars tandis que le baril de «brut léger texan» (WTI) pour livraison en mars également (premier jour de cotation de ce contrat), cède 0,12% à 77,82 dollars.
Les bancaires ont souffert:
Parmi les 36 valeurs dans le rouge sur les 40 capitalisations du CAC, les bancaires ont particulièrement plombé la tendance. A commencer par Société générale (-4,74%). Le PDG de la banque (-0,68% à 46,68 euros) évoque dans une interview au Financial Times ce jeudi, la possibilité de passer de nouvelles dépréciations d'actifs. Le 13 janvier, la banque avait déjà émis un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre intégrant 1,4 milliard d'euros de dépréciations et de provisions.
Puis vient Crédit agricole (-3,57%). Dexia a perdu 2,82%, BNP Paribas 2,62% et Axa -1,96%.
La construction a souffert aussi, Lafarge cédant 3,52% et Saint-Gobain 3,25%.
Le groupe nucléaire Areva (-3,27% à 357,50 euros) a annoncé mercredi la signature de l'accord pour la cession de ses activités de transmission et de distribution (T&D) à Alstom (-2,3% sous 50 euros)et Schneider Electric (-0,95% sous 77 euros). Conformément à ce qui avait été indiqué fin novembre, le montant de la transaction atteint 4,09 milliards d'euros. La finalisation de la procédure se ferait au printemps prochain.
EDF (-1,11% à 41,58 euros). D'après la Tribune, le groupe pourrait céder près de 30% de sa production nucléaire annuelle à ses concurrents jusqu'en 2025, selon l'avant-projet de loi réformant le marché de l'électricité en France.
Rémy Cointreau (-1,02% à 36,82 euros) a annoncé jeudi que la forte croissance de son activité cognac a permis le redressement de ses ventes sur les neuf premiers mois de l'exercice.
Ingenico (-0,06%) a annoncé mardi après-Bourse un chiffre d'affaires en repli, mais conforme aux attentes à 700,6 millions d'euros. La direction a aussi confirmé ses objectifs de marge opérationnelle entre 11 et 12%.
La Compagnie des Alpes (-1,44% à 26,05 euros) a publié un chiffre d'affaires du premier trimestre pour son exercice décalé 2009/2010 en baisse.
Une réaction d'EADS (-2,8% à 14,49 euros) aux attaques du rapport de ricewaterhouseCoopers sur la mauvaise gestion du programme A400M est toujours à attendre. Sur l'affaire A400M, l'Allemagne prendrait moins d'avions.
La laboratoire français Ipsen (+0,87% à 40,44 euros) et la société américaine Inspiration Biopharmaceuticals ont annoncé jeudi avoir conclu un partenariat pour créer une franchise dans le domaine de l'hémophilie, aux termes duquel le français acquiert en plus 20% du capital de l'américain pour 85 millions de dollars.
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