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mercredi 20 janvier 2010

La CFE-CGC pour un report de l'âge de départ à la retraite.

La centrale des cadres juge évident d'augmenter conjointement la durée de cotisations mais fixe quatre conditions à un possible soutien de la réforme à venir.

La CFE-CGC a pris très clairement position ce 20 janvier au sujet de la réforme des retraites annoncée cette année. Et avec un son de cloche légèrement différent de celui des autres organisations syndicales. «Nous souhaitons un débat sans tabou qui ne se focalise pas sur un ou deux paramètres, a estimé Bernard Van Craeynest, son président, lors d'une conférence de presse ce matin. Mais, pour nous, le paramètre déterminant reste celui de la durée de cotisation.» Autre surprise qui tranche avec ses homologues, le patron de la centrale des cadres n'est pas contre étudier, en parallèle, un report de l'âge légal de départ à la retraite, les deux paramètres étant «liés».
«Nous pourrions dire oui à une augmentation conjointe de la durée de cotisation et à un report de l'âge légal de départ à la retraite si nous obtenons un certain nombre de contreparties», a-t-il toutefois précisé. Avant d'en fixer quatre. Primo, la CFE-CGC souhaite que «les carrières longues» - à destination des salariés ayant commencé à travailler jeunes et qui ont tous leurs trimestres de cotisations pour prétendre à une retraite à taux plein avant 60 ans - soient prises en compte dans la réforme à venir, comme elles l'avaient été dans celle de 2003 que la confédération des cadres avait alors soutenue avec la CFDT. Deuzio, la centrale des cadres veut que soient intégrées dans le calcul de la retraite les périodes de formation et de stage effectuées par les jeunes en alternance.
Tertio, la CFE-CGC conditionne son approbation à l'amélioration du taux d'emploi et des conditions d'emploi des salariés. «Si la masse salariale ne progresse pas, on aura du mal à dire aux Français qu'ils vont devoir travailler plus longtemps», a souligné Bernard Van Craeynest. Quarto, la centrale des cadres lie les modalités de la réforme à la résolution de la question de la pénibilité au travail, un «dossier majeur non traité depuis 2003».
Bernard Van Craeynest a enfin précisé sa pensée sur trois derniers points majeurs de la réforme à venir. Sur son financement, il juge indispensable de trouver de nouvelles recettes et privilégie une hausse de la CSG («comme en 1993 lors de la réforme Balladur», a-t-il rappelé) plutôt qu'une taxation de l'épargne salariale qu'il estime «pour l'heure suffisante». Sur l'instauration d'une dose de capitalisation, il s'interroge sur la nécessité ou pas de créer un troisième étage «obligatoire» au système actuel, supplémentaire (en plus des régimes de base et complémentaires) et basé sur l'épargne individuelle. Bernard Van Craeynest, qui a réaffirmé au passage son opposition à un système par point, accepte de discuter des retraites dans la fonction publique, et en particulier sur la période de référence de calcul des pensions basée sur les six derniers mois de traitement, contre les 25 meilleures années dans le privé. Mais, là encore, s'il parvient à obtenir des contreparties.

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