RTE a été particulièrement en alerte avec la vague de froid.
Les besoins de l'industrie ont été affectés par la crise économique. Le solde des exportations, même s'il est resté positif, a sensiblement reculé.
La crise économique a un impact prononcé sur la consommation d'électricité. C'est l'un des principaux enseignements du bilan annuel, publié mercredi, de Réseau de transport d'électricité (RTE), le gestionnaire des lignes haute et très haute tension dans l'Hexagone.
En 2009, cette consommation a reculé de 1,6 % à 486 térawattheures (voir infographie). La grande industrie est la plus touchée (- 8,6 %), devant les PME-PMI (- 3 %), tandis que «la crise n'a pas eu d'impact manifeste sur la consommation des ménages», a souligné Dominique Maillard, le président du directoire de RTE.
Les perspectives sont en revanche meilleures pour 2010 : le gestionnaire du réseau de transport prévoit ainsi un rebond de la consommation de 1,5 % à 2,5 %, dans le sillage de la stabilisation observée lors du quatrième trimestre 2009.
En revanche, il est encore un peu tôt pour dessiner la courbe des exportations d'électricité. L'année dernière, la France est certes restée le premier exportateur d'électricité en Europe, mais le solde net a reculé de 47 %, à hauteur de 24,6 TWh. Le pays a très précisément affiché un solde importateur pendant 57 jours, contre 6 jours seulement en 2008.
RTE a rappelé aussi qu'en octobre dernier, la France avait été importatrice nette d'électricité sur un mois entier, une première depuis vingt-sept ans. «Notre pays a trouvé moins de clients à l'étranger pour commercialiser son électricité», a insisté Dominique Maillard.
Dans ce cas précis, l'impact de la crise économique n'explique pas tout. Le recul des exportations s'explique aussi largement par la baisse de la production d'électricité en France, qui s'est repliée de 5,5 % en 2009. Dans la ligne de mire, le parc nucléaire d'EDF, dont les centrales ont produit quelque 390 TWh (- 6,8 %), le point le plus bas depuis 2006.
C'est d'ailleurs l'une des missions prioritaires d'Henri Proglio, le nouveau président d'EDF, que d'augmenter le taux de disponibilité des centrales de l'opérateur historique. Celui-ci a chuté sous la barre des 80 %, victime d'incidents inopinés, mais aussi d'un mouvement de grève prolongé avant l'été. À moyen terme, EDF espère faire remonter ce taux aux alentours de 85 %. À titre de comparaison, celui de son grand rival GDF Suez, qui exploite plusieurs réacteurs en Belgique, dépasse les 90 %.
Alerte rouge:
En marge de ce bilan annuel, ces dernières semaines, RTE a été particulièrement en alerte avec la vague de froid. Avec pour objectif de gommer au maximum le risque de coupures d'électricité. Mercredi, EDF s'est félicité que la Bretagne, une région traditionnellement à risques (du fait de son manque d'infrastructures de production et d'un réseau insuffisamment maillé), ait bien surmonté la période. Dans l'Ouest, RTE avait décrété l'«alerte rouge», invitant la population à maîtriser sa consommation d'énergie. Cet appel «citoyen» a été manifestement entendu.
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