Le ministre grec des finances, George Papaconstantinou, le 14 janvier 2009.
L'agence de notation Moody's a estimé, mardi 19 janvier, que les perspectives sur la note de crédit de la Grèce restaient négatives, en raison des doutes qui pèsent sur la capacité d'Athènes à appliquer son plan de réduction de la dette publique et de retour à la croissance.
Moody's souligne toutefois que ce plan, présenté la semaine dernière, répond aux trois principales menaces qui pèsent sur la fiabilité financière d'Athènes : institutions fiscales durablement affaiblies, compétitivité en baisse et population vieillissante.
Le plan du gouvernement grec, dont l'application doit démarrer en février 2010 à l'issue d'un dialogue social, vise à ramener le déficit public à 2,8 % du PIB d'ici à 2012, et à faire reculer, à partir de 2012, une dette qui frôle actuellement les 300 milliards d'euros (113 % du PIB).
Pour Moody's, l'incertitude la plus importante réside dans la capacité du gouvernement grec à mettre en œuvre ce programme, qui passe par une réduction des dépenses sociales et des salaires de la fonction publique, ainsi qu'une réforme de la fiscalité.
Des doutes, il y en a également au niveau d'autres pays européens. Réunis lundi à Bruxelles, les ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe), s'ils se sont félicités de la "prise de conscience" du gouvernement grec, ont néanmoins maintenu la pression pour qu'il mette en œuvre les mesures annoncées.
Le "cas grec" était également au menu de la réunion des ministres de l'économie des Vingt-Sept mardi : ils devaient inciter la Grèce à régler "de manière prioritaire" le problème de ses statistiques : leur crédibilité est mise en cause depuis plusieurs années.
A l'issue de cette réunion, le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia, a indiqué que la Commission européenne va proposer de doter l'Office européen des statistiques, Eurostat, de "compétences d'audit" des statistiques. Objectif : vérifier les chiffres envoyés par les gouvernements sur leurs prévisions de déficits.
"La Grèce est clairement placée sous surveillance de la part des pays de la zone euro", explique Philippe Ricard, du bureau européen du Monde à Bruxelles, ajoutant que "les pays européens attendent de voir" comment Athènes "compte appliquer" son plan de redressement, "se réservant la possiblité de demander au gouvernement grec d'amender" ce plan.
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