La France aura connu en 2009 sa meilleure année de ventes de voitures depuis 2001 avec un peu plus de 2,25 millions de véhicules vendus, grâce notamment à la prime à la casse.
Prime à la casse, bonus écologique, mais aussi multiplication des offres promotionnelles... Grâce à ce prodigieux cocktail, le marché automobile français a été sauvé en 2009. Au total, les immatriculations de voitures neuves particulières ont atteint 2,27 millions en 2009 (+ 10,7 % par rapport à 2008), selon les chiffres publiés, lundi 4 janvier, par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Un niveau jamais atteint depuis 1990.
Le marché avait pourtant mal terminé l'année 2008, mais aussi très mal débuté 2009. Il avait fallu attendre le mois de mai pour qu'il enchaîne huit mois de hausse sans discontinuer, bénéficiant des effets de la mise en place de la prime à la casse et du bonus écologique début 2009. Anticipant la fin de ces dispositifs, les ménages se sont rués chez les concessionnaires : novembre et décembre ont chacun enregistré des hausses de plus de 48 %.
Grands gagnants : les trois constructeurs français, qui proposent dans leurs gammes des petits véhicules éligibles au bonus écologique. Ils ont progressé plus que le marché, avec une hausse de 13 % (plus de 1,2 million de véhicules). Renault (avec Dacia) a vu ses ventes augmenter de près de 15 %, Peugeot de près de 10 % et Citroën de 17,4 %.
Les constructeurs français ont aussi profité des derniers lancements. Sept modèles français se retrouvent dans le "top 10". La Twingo 2, dont les débuts avaient été médiocres, se classe à la quatrième place des meilleures ventes, derrière les 206-207 de Peugeot, la Mégane et la Clio. Dacia, avec la Sandero (38 000 ventes), a connu l'une des réussites commerciales de 2009. Quasi inexistante il y a encore quelques mois, la filiale détient désormais 2,5 % du marché français. Les constructeurs allemands BMW et Mercedes, positionnés sur le haut de gamme, mais aussi Toyota ont terminé l'année en baisse.
Reste à savoir si les ménages continueront à acheter des voitures en 2010, tandis que le gouvernement a revu à la baisse la prime à la casse et durci le système du bonus-malus. Le premier semestre devrait se maintenir, car ces systèmes incitatifs restent inchangés pour tous les véhicules commandés jusqu'au 31 décembre 2009. Jusqu'en mars-avril, les niveaux d'immatriculation devraient être encore bons, en raison des délais de livraison.
Bataille commerciale:
Les constructeurs vont sans doute se livrer à une bataille commerciale en multipliant les offres promotionnelles. Dès lundi, Renault a annoncé qu'il allait compenser la prime à la casse en rajoutant 300 euros jusqu'à fin février. Depuis le 15 décembre 2009, Peugeot la double. Une politique risquée : si elle se poursuivait, elle pourrait avoir un impact non négligeable sur la rentabilité des constructeurs.
La deuxième partie de l'année devrait en revanche être beaucoup moins bonne. Le marché devrait subir le contrecoup de l'accélération de la fin de 2009. Une baisse de 10 % est déjà anticipée en 2010. La société d'études BIPE prévoit une autre baisse de 10 % en 2011, à moins de 1,9 million d'unités.
La fin de ces programmes d'incitations à l'achat aura des conséquences ailleurs aussi. En Allemagne, par exemple, où les ventes devraient atteindre, en 2009, 3,8 millions d'unités, contre 3,1 millions en 2008, les experts attendent une année "très rude", avec des ventes comprises entre 2,75 millions et 3 millions.
Ces dispositifs fiscaux n'ont toutefois pas profité à la production de voitures en France. La Mégane, l'un des modèles les plus vendus, est produite à Palencia en Espagne, les Clio III proviennent en majorité de Novo Mesto en Slovénie, tout comme la Twingo. Quant à la 207 de Peugeot, elle est fabriquée en partie à Madrid et à Trnava, en Slovaquie. Sur les neuf premiers mois de 2009, les usines françaises de Renault et PSA ont vu leurs volumes reculer de 28 %. En Allemagne, ils n'ont fléchi que de 14 %.
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