La Commission d'enquête américaine sur la crise financière a commencé mercredi à entendre les patrons de Goldman Sachs, JPMorgan, Morgan Stanley et Bank of America, pour évaluer leurs responsabilités dans la crise.
Accusés, levez-vous ! Pour les banques outre-Atlantique, les auditions devant la Commission d'enquête américaine sur la crise financière, qui ont débuté mercredi 13 janvier, prennent des allures de procès. Les patrons de Goldman Sachs, JPMorgan, Morgan Stanley et Bank of America passent sur le grill à tour de rôle. Parmi les questions des dix membres de la Commission figure en bonne place la demande d'explication sur le fait que personne n'ait vu venir la crise financière. A cette question, les patrons des grandes banques américaines répondent unanimement par un mea culpa, explique Pierre-Yves Dugua, correspondant du Figaro à Washington :
Certains patrons se voient même soupçonnés de malhonnêteté dans leurs pratiques, en particulier Lloyd Blankfein, qui tient les rênes de Goldman Sachs. Selon une récente enquête du New York Times, sa banque aurait en effet prévu l'éclatement de la bulle immobilière outre-Atlantique, et aurait vendu des produits à risques à ses clients, tout en pariant sur la dévaluation de ces titres pour son propre compte. Devant la Commission, Lloyd Blankfein a de nouveau assuré que « les pratiques de sa banque ont été normales », mais sans convaincre, comme le précise Pierre-Yves Dugua :
La Commission va poursuivre ses auditions et ses investigations pour rendre un rapport détaillé sur la crise financière le 15 décembre 2010. Ses conclusions pourraient aboutir à des réformes importantes des marchés financiers, à l'instar de celles qui avaient été entérinées suite au rapport de la Commission Pecora, qui s'était penchée sur le krach de 1929 à Wall Street, notamment à la création de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain des marchés.
Le Sénat continue pour sa part à travailler sur le projet de nouvelle régulation des institutions financières. Barack Obama n'est pas en reste. Le président américain doit présenter ce jeudi les taxes qu'il compte imposer aux banques, afin de récupérer l'intégralité des milliards de dollars d'aides gouvernementales dont elles ont bénéficié pendant la crise.
Dans ce contexte agité, JP Morgan sera la première grande banque américaine à présenter ses résultats annuels, vendredi. A cette occasion, les regards ne manqueront pas de se porter sur le montant de l'enveloppe qu'elle va allouer aux bonus de ses traders.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire