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jeudi 7 janvier 2010

Philippe Séguin est mort.


Ancien ministre et président de l'Assemblée nationale, le premier président de la Cour des comptes est décédé jeudi matin d'une crise cardiaque. Il avait 66 ans.

Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, est mort jeudi matin. L'information révélée par RTL a été confirmée au Figaro par les services du premier ministre. Il a succombé à une crise cardiaque à son domicile du XVe arrondissement parisien. Les pompiers appelés sur place ont constaté son décès vers 7h20, a-t-on ajouté. Philippe Séguin avait 66 ans. Aussitôt connu, son décès a provoqué de nombreuses réactions.
Né le 21 avril 1943 à Tunis, Philippe Séguin, sorti de l'ENA, était entré au secrétariat général de l'Elysée sous la présidence de Georges Pompidou, puis au cabinet du premier ministre Raymond Barre dans les années 1970. Il sera député des Vosges de 1978 à 1986 et maire d'Epinal (1983-1997). Philippe Séguin fut notamment ministre des Affaires sociales et de l'Emploi dans le gouvernement de Jacques Chirac entre 1986 et 1988 et président de l'Assemblée nationale de 1993 à 1997. Il a aussi été le président du Rassemblement pour la République (RPR), ancêtre de l'UMP, de 1997 à 1999, date à laquelle il en claque la porte. Candidat à la mairie de Paris en 2001, il est battu par Bertrand Delanoë. Depuis 2004, il était premier président de la Cour des comptes, c'est à dire chargé de contrôler l'ensemble des budgets publics.

Le tournant de Maastricht:

Philippe Séguin fut l'un des inspirateurs de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, avant de prendre quelques distances avec l'ancien chef de l'Etat. C'est en 1992, en prenant la tête de la campagne contre le traité européen de Maastricht, contre une majorité de son camp, qu'il a acquis sa stature de leader de premier plan (Voir sa réaction au lendemain du scrutin ou son discours à l'Assemblée nationale en mai 1992). Il accepta notamment de débattre face à François Mitterrand, partisan du «oui». Certains discours de cet orateur de talent sont restés célèbres, notamment celui dans lequel il dénonçait, en 1993, sous le terme de «Munich social», l'absence de priorité donnée à la lutte contre le chômage.
Considéré comme un grand républicain, célèbre pour ses emportements, Philippe Séguin avait notamment démissionné de manière retentissante de la présidence du RPR, en pleine campagne des européennes en 1999. Nicolas Sarkozy et Alain Madelin achevèrent la campagne.
Homme de haute stature, passant au fil du stress et des régimes de la taille L à XXL, Séguin avait une voix jupitérienne, de longs rires silencieux, une culture fine portée sur l'histoire, le cinéma, le sport, un style chantourné, ne reculant devant aucun subjectif. Grand amateur de football, Philippe Séguin était le président de la Commission «Grands stades Euro-2016» surl'état des stades en vue d'une éventuelle candidature à l'organisation du Championnat d'Europe en 2016. Philippe Séguin était aussi un admirateur de Napoléon III, premier président de la République élu au suffrage universel puis empereur des Français (1852-1870), dont il écrira une biographie. Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs ouvrages politiques, dont «Itinéraire dans la France d'en bas, d'en haut et d'ailleurs» (2003).

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