Pour la première fois en France, tout salarié de plus de 50 ans pourra choisir de travailler 20% de moins, à condition qu'il accepte d'allonger la durée de sa vie professionnelle.
«Travailler moins pour travailler plus longtemps» : telle est la devise actuellement déclinée chez Rhodia, depuis la signature de son plan sénior, le 15 décembre dernier. Le groupe de chimie inaugure en effet un dispositif original, baptisé de manière un peu trompeuse «congé grand-parental», et visant à accorder davantage de temps libre à ses salariés seniors, en échange d'une prolongation de leur période d'activité.
La dénomination est trompeuse car il ne s'agit pas d'un congé accordé au salarié afin qu'il s'occupe de ses petits-enfants, comme le congé parental vise à passer du temps auprès du bébé qui vient de naître. Il ne s'adresse d'ailleurs pas qu'aux grands-parents, loin de là. Le système est simple : tout salarié de l'entreprise âgé de plus de 50 ans peut choisir de travailler au maximum 20% de moins. E n échange, il s'engage à travailler chez Rhodia aussi longtemps qu'aura duré son congé grand-parental. Toutes les fonctions (cadres, employés ou ouvriers) sont concernées, et le système est basé sur le seul bénévolat. En revanche, une fois la demande effectuée à la direction, celle-ci ne peut, à l'horizon de trois mois, la refuser.
Réorganisation en perspective:
Selon Jean-Christophe Sciberras, DRH chez Rhodia, le dispositif est pour le groupe tout bénéfice. Dans une entreprise qui comporte un tiers de salariés de plus de 50 ans, l'objectif est en effet de conserver au maximum les compétences. «Le congé grand-parental permet l'accompagnement de l'allongement de la vie professionnelle, à un moment où le salarié souhaite davantage de temps libre, entre autres pour s'occuper de ses petits-enfants. Il donne au salarié intérêt à poursuivre, et contribue à le motiver durablement».
La mise en place du congé grand-parental est trop récente pour que son succès puisse à ce jour être mesuré. Toutefois, dans le cas où la demande serait importante, le coût ne risquerait-il pas de s'avérer dissuasif pour Rhodia ? Aucunement, répond Jean-Christophe Sciberras, qui précise : «les salariés étant rémunérés au prorata de leur temps de travail, le coût de la mesure est nul, quel que soit le succès du dispositif. En revanche, l'entreprise aura peut-être à fournir un effort en terme d'organisation».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire