Nicolas Sarkozy a indiqué vendredi à la presse qu'il "approuve" la décision du patron d'EDF Henri Proglio de renoncer à son double salaire, en marge de ses vœux au corps diplomatique.
Le chef de l'Etat a également confirmé implicitement qu'il s'était entretenu avec le nouveau PDG d'EDF de cette question avant qu'elle ne soit annoncée, en déclarant : "Il était avec moi à La Réunion", où il s'est rendu mardi pour y présenter ses vœux aux Français d'outre-mer. Selon le journal Le Monde, c'est Nicolas Sarkozy lui-même qui a obtenu, dans la matinée du jeudi 21 janvier, qu'Henri Proglio renonce à une de ses deux rémunérations.
Le conseil d'administration de Veolia Environnement avait décidé d'attribuer 450 000 euros par an à M. Proglio pour son rôle de président non exécutif. L'annonce de cette rémunération, qui devait s'ajouter aux 1,6 million d'euros perçus par M. Proglio en tant que patron d'EDF, a suscité de très nombreuses critiques jusque dans les rangs de la majorité.
LA POLÉMIQUE CONTINUE:
Cette annonce destinée à mettre un terme à la polémique place en porte-à-faux la ministre de l'économie Christine Lagarde, qui avait défendu à l'Assemblée nationale la double rémunération d'Henri Proglio : "Il faut se rendre à la réalité : il y a un marché, des concurrents, un monde qui a changé !", a-t-elle argumenté. Elle a dû se résoudre à changer son fusil d'épaule, estimant finalement qu'Henri Proglio avait pris "la bonne décision". Même tonalité chez le patron de l'UMP Xavier Bertrand, qui a loué le choix "très responsable" du PDG du géant français de l'électricité.
La veille, les membres du gouvernement étaient pourtant nombreux à défendre la double rémunération du patron d'EDF, contre l'avis d'une grosse partie de leur majorité. "C'est le prix de la rémunération de grands dirigeants de grande qualité dans notre pays", avait ainsi estimé le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
L'opposition n'a toutefois pas fini d'agiter la controverse. "Si on veut revenir à un peu de morale dans cette affaire, la seule décision qui s'impose à M. Proglio, c'est qu'il démissionne de la présidence de Veolia", a affirmé le porte-parole du PS Benoît Hamon lors d'un point de presse convoqué par le parti spécialement sur cette affaire. Même discours au MoDem, dont la vice-présidente Marielle de Sarnez réclame que le patron d'EDF renonce "à conserver une responsabilité avec les avantages qui lui sont afférents à Veolia".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire